L’ACTIVITÉ DES INFECTIONS respiratoires aiguës (IRAG) au sein des GROG reste en ce début d’année à des valeurs modestes et ce, dans toutes les classes d’âge. Ainsi pour la troisième semaine de janvier, la part des IRAG dans l’activité des médecins était près de 8 % inférieure à l’année précédente à la même période. Le niveau d’activité actuel correspond même aux plus basses valeurs enregistrées depuis 20 ans par le réseau. Ces comparaisons dans le temps sont toutefois à manier avec prudence, note le Dr Mosnier qui coordonne le réseau des GROG au niveau national. « On remonte à des données de 1991 mais l’accès aux soins évolue beaucoup, en particulier au cours des dernières années en ce qui concerne les IRAG. La campagne sur les antibiotiques, le déremboursement de médicaments de confort font que de nombreuses personnes consultent moins directement leur médecin pour ce genre de pathologie », remarque-t-elle. « Actuellement, on est vraiment au tout début de la circulation du virus grippal », mais ceci n’a rien d’exceptionnel au regard des saisons précédentes. Les données virologiques issues des prélèvements GROG confirment une présence du virus grippal dans 15 régions, avec une activité marquée en Provence Alpes Côte d’Azur (PACA). « Nous atteignons aujourd’hui un quart de prélèvements positifs au sein du GROG », précise le Dr Mosnier. Le virus de type A (H3N2) est majoritaire, avec une présence détectée dans quelques établissements hébergeant des personnes âgées participant au GROG géronto. « Quelques détections de grippe A (H1N1) pdm09 et B sont également signalées », ajoute le Dr Mosnier. Au niveau des consultations pour syndrome grippal très fébrile, le taux d’incidence est estimé à 82 cas pour 100 000 habitants et demeure stable sur les cinq dernières semaines. « Une situation comparable est observée en Europe où l’activité grippale augmente très progressivement (notamment en Italie, Finlande, Norvège, Espagne et au Pays-Bas) et est principalement liée au virus A (H3N2) », indique-t-elle. Lors de cette XVIe journée scientifique du réseau des GROG organisée jeudi dernier au ministère de la Santé, le Pr Sylvie Van der Werf (CNR du virus influenzæ, Institut Pasteur) a également balayé l’actualité virologique. « Depuis la survenue de la pandémie en 2009, les caractéristiques antigéniques des virus grippaux qui ont circulé de façon saisonnière n’ont pas varié de façon significative, justifiant le maintien de la même composition vaccinale depuis septembre 2010 », constate-t-elle.
Virus aviaires et porcins.
« La circulation chez les oiseaux et les porcs de virus grippaux susceptibles d’infecter l’homme constitue toujours un risque de survenue d’une nouvelle épidémie », poursuit le Pr Van der Werf. Depuis le début de l’année, 3 cas humains (dont 2 mortels) d’infection par des virus aviaires H5N1 ont été notifiés au Cambodge, en Indonésie et en Égypte, « pays où ces virus circulent de façon endémique ». Aux États-Unis, des virus porcins triple réassortants A (H3N2) v (porteurs de segments de virus d’origine aviaire, porcine et humaine), ayant acquis le segment M du virus (H1N1)pdm09 ont été responsables depuis l’été dernier de 12 cas, essentiellement chez des enfants. « Cinq de ces cas sont survenus sans notion d’exposition à des porcs et une transmission interhumaine limitée a été fortement suggérée pour 3 cas », relève le Pr Van der Werf. « Ces épisodes d’infections zoonotiques impliquent une adaptation constante des outils de la surveillance ainsi que la préparation de souches vaccinales adaptées à ces virus », conclut-elle.
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