En épilogue de son rapport sur les nouvelles menaces des maladies émergentes, la Sénatrice UMP du Bas-Rhin, Fabienne Keller a appelé mercredi le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour anticiper « l’éventualité d’une nouvelle pandémie » sur notre territoire.
Dans le cadre d’un débat en séance plénière de la Haute Assemblée, la sénatrice a plaidé en faveur de la conduite d’un « exercice de prospective de grande ampleur » durant une année pour se préparer « grandeur réelle » à ce type de menace. « Il faut un travail concerté en amont, à l’image de celui qu’ont su mener les Britanniques (…). Les professionnels - médecins, professionnels des transports, des collectivités, de l’enseignement, du tourisme - concernés apprendraient à se connaître et à développer des réflexes communs », soutient Fabienne Keller.
10 leviers d’action
« Un centre de crise a été inauguré il y a quelques mois dans mon ministère » (en juin dernier à la Direction générale de la santé ndlr), rappelle Marisol Touraine. « Nous avons fait un exercice sur le chikungunya pour tester nos capacités de mobilisation, d’organisation et d’information en lien avec les médecins, les ARS, les hôpitaux », ajoute la ministre de la Santé qui s’engage toutefois à « plaider » auprès de ses « collègues » ministres, en faveur d’« exercices plus ambitieux » réclamés par la Fabienne Keller.
Face à un scénario « catastrophe », la sénatrice du Bas-Rhin a identifié 10 leviers d’action en conclusion de son rapport réalisé au nom de la délégation à la prospective du Sénat. « Il s’agit d’informer, de prévenir, de coordonner. Pour assurer prévention et réaction, le modèle doit être dynamique, interactif et flexible. Cela passe par Internet mais tout reste à faire. En termes politiques, il faut organiser la gouvernance à respecter pendant les crises, favoriser la recherche et la formation dans les pays du sud, définir les priorités de la recherche, qui ne sauraient être du choix des seuls industriels », résume-t-elle.
Vœu pieu
Durant le débat où des représentants des différents groupes parlementaires ont pris la parole, la sénatrice communiste des Bouches du Rhône, Isabelle Pasquet a regretté « que ces dix recommandations ne soient pas plus ambitieuses ». Pour agir sur « tous les facteurs d’émergence » de nouvelles pathologies, « sans une autre politique économique, financière et de coopération, on en restera au vœu pieux », a-t-elle poursuivi.
L’un des enjeux majeur reste « la lutte contre la pauvreté qui fait le lit de pandémies comme le paludisme, sans parler des conséquences de la malnutrition », renchérit Aline Archimbaud, sénatrice écologiste de la Seine-Saint-Denis. Tandis que l’incidence des maladies émergente a augmenté dans les pays du Nord de 10 % à 20 % en 15 ans, « Nous ne sommes pas prêts à affronter une pandémie meurtrière », considère Hervé Marseille, sénateur UDI des Hauts-de-Seine.
« Notre système sanitaire manque d’une base épidémiologique unique, comme il en existe en Grande-Bretagne, souffre du manque de coordination des acteurs et de l’insuffisante identification de leurs capacités d’action. La prochaine loi sur la santé publique abordera-t-elle ce sujet ? », interroge-t-il.
En clôture du débat au Sénat, Marisol Touraine a évoqué quelques grands axes de la stratégie nationale de santé du gouvernement pour faire face aux défis des pathologies émergentes (ou réémergentes ) : la prévention (en vaccinant mieux et en luttant contre les résistances aux antibiotiques) ; la veille sanitaire (en améliorant le système français de détection et d’alerte grâce à une incitation des professionnels de santé aux déclarations ainsi qu’une refonte du système de vigilance en cas de crise ) ; le renforcement de la coopération internationale (à l’image de la publication récente du décret relatif à la préparation aux situations sanitaires exceptionnelles ).
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