Accompagnée de Claude Evin, directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, Marisol Touraine était le 19 décembre à Issy-Les-Moulineaux pour visiter les locaux de la société française Withings, spécialisée dans les objets « santé » et « bien-être » connectés.
Au côté d’Éric Carreel, président du groupe, la ministre de la Santé a pu découvrir plusieurs possibilités offertes par ces appareils d’auto-mesures et de traceur d’activité connectés à des applications sur Smartphones : calcul de la masse grasse, de l’IMC, mesure du poids, de la pression artérielle, du rythme cardiaque, suivi du sommeil, de la nutrition, du niveau d’activité physique et même analyse de la qualité de l’air intérieure pour indiquer aux utilisateurs quand aérer leur habitat...
Susciter des comportements bons pour la santé
« Ces applications et objets ne répondent certes pas à l’ensemble des demandes mais pour certaines personnes, c’est une façon d’être plus attentif à leur mode de vie. Il y a là à l’évidence des outils qui peuvent être tout à fait utiles en incitant à des comportements bons pour la santé », a déclaré Marisol Touraine.
Aujourd’hui, les fabricants ne veulent plus simplement jouer la carte du bien-être et mettent désormais l’accent sur une nouvelle expérience de prévention sanitaire.
Des géants du numérique comme Google et Apple ont déjà les deux pieds dans le marché de la santé mobile, avec des éco-systèmes bien avancé (multiples capteurs dans les terminaux, centralisation et échange des données entre applications). Des consommateurs déjà largement pourvus en smartphones peuvent à présent passer à l’étape suivante, avec l’achat d’une balance, montre, d’un tensiomètre, d’un boitier tracker d’activité, d’un réveil ou d’une caméra HD... connectés et rendus « intelligents » grâce à des applications dédiées. Autant d’objets qui devraient être à l’honneur cette année sous les sapins de Noël. Plusieurs grandes enseignes de distribution mettent ainsi l’accent sur ces produits avec des rayons spécialisés.
Séduire les médecins
Afin d’assurer le développement et la pérennité du marché, l’enjeu principal des fabricants consiste à convaincre un corps médical qui considère encore ces objets santé connectés comme des « gadgets » sans finalité médicale évidente. Pour inverser la tendance, la société française Withings a mis en place le « Withings health institute » avec l’appui de médecins spécialistes de l’automesure comme les Drs Nicolas Postel-Vinay et Guillaume Bobrie de l’Hôpital européen Georges Pompidou.
Leur collaboration a notamment permis de faire émerger une application d’analyse de l’automesure de pression artérielle médicalement fiable.
La carte de la recherche
En novembre dernier, Withings sortait son « Livre blanc de la santé connectée », dans le but d’insuffler une dynamique susceptible de faire vraiment entrer ces objets dans la « médecine 2.0 ». La société a également publié quelques études réalisées à partir de données anonymisées et partagées par leurs clients, dont une sur la cadence de marche et le stress et une autre sur l’impact de l’activité sur le sommeil, toutes coordonnées par des médecins.
La société espère d’ailleurs séduire la communauté médicale en offrant un nouveau terrain de recherche aux frontières inédites en termes de dimension de cohorte et de croisement possible d’informations. « On peut générer plus de données de santé que toutes les ARS réunies », prophétise Éric Carreel. En recevant Marisol Touraine, le président de Withings a d’abord voulu sensibiliser la ministre sur la manière de d’« accélérer le mouvement » de la santé connectée en France, alors que son groupe réalise encore l’essentiel de son chiffre d’affaires au niveau international.
Parcours de soins
Depuis peu, Marisol Touraine s’est adjoint les services d’une experte en santé connectée au sein de son cabinet dans le but de réfléchir à la manière de démocratiser ces objets dans des parcours de soins. « Nous ne sommes pas à un moment où nous avons une vision suffisamment claire de la manière dont les objets connectés peuvent être intégrés dans des prises en charge, notamment de malades chroniques. Il faut réfléchir au développement de programmes en lien avec des équipes médicales », confie-t-elle. « Nous sommes au début d’une vraie transformation de la manière dont on va pouvoir concevoir certains programmes de santé », conclut la ministre.
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