Mars est en train de devenir le mois des femmes. Au-delà de la journée du 8 qui consacre leurs droits, c’est l’occasion pour chacun - associations, entreprises, institutions - de regarder les chiffres, de mesurer les progrès et d’évaluer le chemin qu’il reste à parcourir. Prenons le monde de la santé : tout au long de la crise que nous traversons, sur les plateaux de télévision, les spécialistes invités ont été principalement des hommes, démontrant le manque de représentativité des femmes dans ce secteur professionnel. Un constat factuel, qui trouve sa source au sein de notre éducation, de nos parcours et de l’organisation de notre société.
Prenons les écoles d’ingénieurs : aujourd’hui en France, les femmes ne représentent que 29% des diplômés. Je suis l'une d'entre elles. Et je constate que la situation évolue trop lentement : si on ne fait rien, la parité dans ces écoles ne sera atteinte qu’en… 2075 ! Ce retard n’est pas sans conséquences pour la représentativité des femmes en matière de recherche et de développement. La France détient l'un des plus mauvais taux d'Europe en la matière selon l'Unesco, les femmes représentant seulement 25,5% des équipes en R&D. Un pourcentage alarmant qui doit nous amener à repenser la diversité au sein de nos écoles, et plus particulièrement au sein des filières STEM (Science, Technology, Engineering et Maths). Car, en accélérant la transformation numérique de nos organisations, la crise a réaffirmé l’importance de ces filières mais aussi la nécessité que les femmes y trouvent leur place !
Chez Janssen, nous veillons à promouvoir la place des femmes dans les STEM, par le biais de campagnes, de partenariats et de programmes de mentorat. Et parce que cette volonté doit rayonner bien au-delà des portes de l’entreprise, nous avons lancé un partenariat avec l'Université et l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Rouen, qui ont pu sonder leurs étudiantes. Selon cette étude, les femmes représentent 58% des étudiants, mais moins de 10% d'entre elles atteignent le doctorat. Pour inverser cette tendance, nous avons décidé de nous focaliser sur les étudiantes accédant au niveau « Master 1 » en physique, maths, chimie ou informatique, dont les classes sont celles qui accueillent le moins de femmes. L’objectif ? Les accompagner et les aider à lancer leur future carrière en leur présentant certains de nos métiers, en leur présentant notre entreprise, ou en partageant nos programmes d’égalité entre les femmes et les hommes.
Si la représentativité des femmes au sein de nos universités et de nos écoles est un préalable à l’égalité entre les femmes et les hommes dans nos entreprises, cela reste insuffisant. Prenons l’exemple de la médecine : alors que les femmes représentent près de 70% des étudiants inscrits en première année, elles ne sont que 20% à accéder à des postes à responsabilité dans les hôpitaux.
La parité, une ambition qui nécessite de l'anticipation
C’est pour lever ces barrières que j’ai co-fondé l’an dernier l’association « Donner des Elles à la santé » dont la mission est de faire avancer l’égalité entre les femmes et les hommes, en créant des synergies entre industrie et hôpital et en favorisant un environnement propice au développement des carrières des femmes médecins. Selon un baromètre national réalisé par Ipsos, seules 6% d’entre elles ont connaissance de mesures visant à promouvoir l'égalité professionnelle dans leur établissement. Et 80% des femmes médecins considèrent le remplacement du congé maternité comme indispensable. Pour tendre vers plus d’égalité, cette association appelle à diverses actions, tout au long du parcours professionnel des femmes médecins : sensibilisation aux stéréotypes de genre dès les études médicales mais également démarche pour l’égalité femmes/hommes au sein des établissements hospitaliers, pour n’en citer que deux.
L’objectif ultime reste la parité. Une ambition qui nécessite de l’anticipation. Pourquoi ne pas aller plus loin en créant plus de ponts entre Entreprises et Universités ? Pourquoi ne pas aider les femmes à renforcer leur leadership dans la gouvernance hospitalière ? Pourquoi ne pas faire évoluer les mentalités sur le congé parental ? Chez Janssen, nous poursuivons nos efforts sur ces sujets de société et nous partageons volontiers nos pratiques. Parce qu’elle implique l’inclusion de personnes ayant des perspectives différentes, des expériences différentes, des opinions différentes et peut-être des modes de travail ou des attentes différents, la diversité est sans conteste le meilleur moyen pour une entreprise – comme pour un hôpital – de continuer à stimuler l'innovation et à accélérer la performance. Si Mars a donné son nom au mois où les femmes sont célébrées, il est aussi connu pour être un conquérant. Utilisons cet héritage !
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