Invitée mercredi soir à Paris au lancement officiel du livre « Résiste, l’histoire d’un combat... à poursuivre » de l’UFML (Union française pour une médecine libre), Nathalie Kosciusko-Morizet (Les Républicains) a esquissé devant une centaine de médecins réunis dans la somptueuse abbaye de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce ses orientations pour « transformer en profondeur » le système de santé et redonner ses lettres de noblesse à la médecine libérale.
Lors d’un discours d’une quinzaine de minutes, « NKM », par ailleurs conseillée par l’économiste Frédéric Bizard, a surtout fustigé la politique du gouvernement actuel.
Etatisation et financiarisation
Face aux nouveaux défis de santé dont l'explosion des pathologies chroniques, la candidate à la primaire à droite, en campagne électorale, a jugé que les réformes récentes, à gauche comme à droite, n’ont «
pas été à la hauteur des enjeux ». « On n’a pas pensé à construire l’avenir mais plutôt à colmater le passé », a-t-elle insisté.
« Deux fausses routes » balisent à ses yeux notre système de santé : d’une part, une « étatisation qui ne dit pas son nom car elle n’est pas assumée par ceux qui la portent » et qui mène tout droit à une « impasse » ; d’autre part, une « financiarisation » de la santé, sous la forme d’une « privatisation du financement », qui se traduit par « la montée en puissance des acteurs privés », lcomplémentaires santé en tête.
Loi Le Roux sur les réseaux de soins, loi de santé, contrats responsables aidés fiscalement : Marisol Touraine aurait « tout cédé aux complémentaire santé », juge carrément la candidate malheureuse à la mairie de Paris en 2014.
Valoriser la médecine libérale de proximité
Pour « refondre » le système de santé, deux « axes d’intervention » doivent être privilégiés, selon NKM : le renforcement massif de la prévention et l’accès aux « meilleurs soins au meilleur coût ».
Comment ? Sans entrer dans les détails, l'ancienne ministre de l'Ecologie sous Nicolas Sarkozy mise sur le respect absolu de la liberté de choix du patient, le maintien d’une assurance-maladie solidaire, la « valorisation » de la médecine et des structures libérales « de proximité » mais aussi le soutien d'« une offre mixte public/privé à l’hôpital ». « Il faut étendre aux acteurs libéraux les prérogatives des hôpitaux en termes de recherche et repositionner les CHU dans leur rôle d’excellente », ajoute-t-elle.
Abroger le tiers payant généralisé
Comme l’ensemble des candidats de sa famille politique, NKM a réclamé devant une audience conquise d’avance « l’abrogation du tiers payant généralisé et le retour du tiers payant social ». « Choisir le tiers payant, a-t-elle insisté, c’est choisir à court terme le confort et un côté pratique pour les patients, mais c’est valider une philosophie totalement différente de celle qui doit guider notre système de santé. »
La député de l’Essonne a conclu son allocution sous la forme d’un mea culpa. « Nous, politiques, n’avons pas réussi à partager nos convictions avec nos concitoyens sur l’abrogation nécessaire du tiers payant. Et plus généralement, la santé n’est jamais un thème à l’agenda politique ».
Constatant le « décalage total » entre la parole politique et les attentes des Français, NKM entend « combattre le sentiment général que la politique est un théâtre d’ombres ».
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