Lors d’une réunion de la Commission Environnement et Santé du Parlement européen, la députée européenne, vice-présidente du groupe des Verts, a interpellé notamment l’Agence européenne du médicament. Expliquant à propos des données publiées sur les accidents dus aux pilules de 3e et 4e génération, elle a indiqué : « Nous ne voyons aujourd’hui que le sommet de l’iceberg d’un scandale d’ampleur à venir. »
Aux États-Unis, relève-elle, « 17 000 plaintes ont été déposées contre les laboratoires pharmaceutiques produisant ces pilules (accidents vasculaires cérébraux, embolies pulmonaires, thromboses veineuses) et en Suisse, les plaintes s’accumulent également. L’agence nationale française du médicament (ANSM) vient de publier un rapport dans lequel elle annonce qu’entre 2000 à 2011, la pilule contraceptive a provoqué chaque année plus de 2 500 accidents veineux et 20 décès (dont 14 attribuables aux pilules de 3e et 4e génération). Il a fallu que la France saisisse l’EMA pour que l’Europe s’intéresse enfin à cette question ».
La remontée des informations en question
Selon elle, « si les plaintes ont été si peu nombreuses jusqu’à présent en Europe, c’est avant tout parce qu’il n’y a pas eu suffisamment de remontées des effets secondaires de ces médicaments par les médecins, les gynécologues et par les patientes elles-mêmes qui ignorent qu’elles peuvent signaler ces effets à la base Eudravigilance. Ce sont les laboratoires pharmaceutiques qui occupent tout le terrain pour l’évaluation des risques. Or, en tant que juges et parties, ces laboratoires ne font pas remonter à l’EMA les informations les plus pertinentes. »
Elle s’interroge : « Les pharmacies européennes délivrent régulièrement des pilules contraceptives sans ordonnances. Comment connaître alors le véritable chiffre des victimes par AVC, ou de malades si aucun médecin n’a pu suivre ces femmes et si les accidents n’ont pas fait l’objet de remontées d’informations à l’EMA ? »
L’Agence européenne des médicaments a annoncé que les résultats d’une étude élargie sur les contraceptifs hormonaux (pilules, patchs, anneaux vaginaux, etc.) seraient rendus au mois de juillet ou de septembre 2013. La pilule Diane 35 fera pour sa part l’objet d’une évaluation séparée, plus rapide, et ouverte au public, qui pourra témoigner sur la base Eudravigilance. Les résultats seront connus dès la fin du mois d’avril 2013. En attendant, la France a demandé la suspension de l’autorisation de mise sur le marché de ce médicament sur son territoire.
Selon une source judiciaire reprise par l’AFP , 80 plaintes ont été enregistrées à ce jour au pôle santé de Paris visant 16 pilules et 5 laboratoires pharmaceutiques. Les plaintes visent les fabricants des pilules de 3e et 4e génération et de l’anti-acnéique Diane 35.
Le pôle santé du parquet de Paris, qui centralise les plaintes déposées dans toute la France, a ouvert une enquête préliminaire après la première plainte déposée en décembre 2012 Marion Larat , handicapée à 65 % à la suite d’un AVC qu’elle impute à la pilule de 3e génération Meliane , produite par le groupe allemand Bayer. Le parquet de Paris a saisi l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique ( OCLAESP ) qui fait procède aux auditions.
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