Le Collège de la médecine générale dont le congrès se tient les 3, 4 et 5 avril à Paris, note qu’à la suite des déclarations de la ministre de Santé, l’Agence nationale du médicament (ANSM) a pris « une décision claire » en se prononçant en faveur de la prescription du Nalmefène sans restriction de prescripteur.
En revanche, le Collège pointe les atermoiements de la commission de la transparence de la Haute Autorité de santé (HAS) dont les positions ont varié dans le temps.
Doute sur la compétence des généralistes
Le Collège rappelle qu’après un premier avis évaluant à 4 l’Amélioration du service médical rendu (ASMR) de la molécule et considéré comme faible le Service médical rendu (SMR), la commission a révisé son avis pour conclure à SMR modéré. Cette nouvelle évaluation était assortie d’une procédure de suivi du médicament en vie réelle pour réévaluation à un an et, surtout, d’une restriction de la primoprescription aux spécialistes en addictologie, aux médecins des Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) ou des consultations d’addictologie hospitalières.
Une proposition justifiée entre autres par « la nécessité d’un accompagnement psychosocial qui ne sera pas réalisable en pratique de ville par les médecins généralistes ». Inacceptable pour le Collège qui souligne que les restrictions de prescription ne sont pas du ressort de la commission et qui s’émeut de l’opinion de la Commission sur les compétences des généralistes.
L’addictologie n’est pas une spécialité
Si dans un deuxième temps, la Commission a préconisé des modes de remboursement sélectif en fonction de la qualité des prescripteurs, sa troisième et dernière décision ne trouvent pas non plus grâce aux yeux du Collège puisqu’elle consistait à réserver la prescription à « des spécialités qui n’existent pas ». L’addictologie « n’est pas reconnue comme telle par le Conseil national de l’Ordre des médecins », relève le Collège. De plus, assène-t-il, une telle décision conduirait de surcroît à « exclure de la prise en charge la grande majorité des patients puisque les services spécialisés prennent en charge seulement 5 % des patients concernés ».
Ce constat conduit le Collège à insister sur une prescription du Nalmefène ouverte à l’ensemble des généralistes et à émettre ses recommandations quand aux « prescriptions réservées ». Celles-ci doivent reposer sur des arguments scientifiques (pathologies rares, toxicité ou surveillance particulière des médicaments) et non pas « sur des arguments économiques non avoués, faisant de la médecin générale et des patients les plus défavorisés la variable d’ajustement des économies de santé », conclut le Collège. Nalmefène et Baclofène feront l’objet de communications lors du prochain congrès.
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