Neuf professionnels ou anciens professionnels de santé de l’hôpital de Morlaix (Finistère), poursuivis pour homicide involontaire après la mort d’un patient durant une transfusion sanguine, comparaissent depuis hier devant le tribunal correctionnel de Brest. Le centre hospitalier de Morlaix, en tant que personne morale, est également jugé avec deux médecins, un interne, quatre infirmières et deux techniciennes de laboratoire.
Selon le rapport d’un expert, le drame est dû à « des carences graves, caractérisées par une série d’erreurs consécutives et collectives ayant pour origine une confusion homonyme ». Parmi les dysfonctionnements et les « erreurs importantes », les experts notent l’absence de vérification de l’état civil du malade à plusieurs stades de la chaîne, l’absence de signature de l’ordonnance, une prescription mal rédigée, une mauvaise interprétation du bilan immunologique avant la transfusion.
L’enquête a également reproché aux médecins de ne pas avoir interrompu la transfusion « malgré des signes cliniques évidents ».
Le 28 juin 2004, un patient de 67 ans traité pour un cancer est admis aux urgences. Il doit subir une transfusion sanguine, mais le dossier médical de la victime, née en 1936, est confondu avec celui d’un homonyme, ancien patient de l’hôpital, né en 1930. Les deux groupes sanguins sont différents, et le malade décède 24 heures après son admission, après un choc transfusionnel.
Le « drame est explicable après un cumul et une cascade de fautes grossières impensables dans un contexte hospitalier », a déclaré Me Ronan Appéré, avocat de la partie civile, qui estime que « chacun s’est reposé sur le travail des uns et les ordres des autres ».
La défense devrait plaider la relaxe, estimant qu’il n’y a pas de faute pénale. « Il n’y a pas de causalité directe, aucune des personnes à son stade d’intervention n’a causé directement la mort du patient », a expliqué Me Véronique Billon, une des avocates de la défense. Selon elle, aucun des prévenus n’a commis « de faute caractérisée d’une particulière gravité ». Le réquisitoire est attendu ce mercredi avant les plaidoiries des avocats programmées jusqu’à jeudi. Le jugement doit être mis en délibéré.
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