L’Institut de veille sanitaire (InVS) publie un bilan de la surveillance des pneumonies sévères à nouveau coronavirus (NCoV) et fait des recommandations.
Depuis le 21 février, le bilan s’est encore alourdi avec 1 nouveau cas confirmé signalé par les autorités saoudiennes à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) chez un patient hospitalisé le 29 janvier et décédé le 10 février. Depuis l’identification du nouveau virus en septembre 2012, 13 cas ont été confirmés. En Europe, en plus des deux cas transférés du Qatar, 3 cas ont été déclarés au Royaume-Uni dont deux contacts qui n’avaient pas voyagé dans un pays à risque.
Transmission interhumaine
« Ces deux cas secondaires suggèrent très fortement l’existence d’une transmission interhumaine de l’infection », souligne l’InVS. Toutefois, à ce stade l’OMS et l’agence européenne de surveillance des maladies (ECDC, European centre for disease prevention and control) considèrent que le risque d’une telle transmission interhumaine reste « faible ».
Le 13e cas ne change rien aux recommandations de l’OMS qui confirme que les mesures spéciales de dépistage aux points d’entrée, ni les restrictions aux voyages ou aux échanges commerciaux ne se justifient pas. En revanche, les États membres sont invités à « poursuivre la surveillance des infections respiratoires aiguës sévères et à relever soigneusement tout élément inhabituel ». De même, « Tout cas ou groupe des cas d’IRA sévère chez des patients ou chez des agents de santé doit faire l’objet d’une enquête minutieuse, où qu’il se produise dans le monde », insiste l’OMS.
Cette surveillance coordonnée au niveau internationale par l’OMS et européen par l’ECDC est, en France, sous la responsabilité de l’Institut de veille sanitaire. « Dès l’annonce de la découverte de ce nouveau virus, une information aux cliniciens susceptibles de prendre en charge des cas d’infection respiratoires grave chez des personnes revenant d’une zone à risque a été réalisée, afin de les sensibiliser au signalement et permettre la détection d’éventuels cas hospitalisés », rappelle l’InVS. Le nouveau virus détecté est, en effet, de la famille des coronavirus beta, « relativement proche des coronavirus du SRAS à l’origine de l’épidémie de 2003 », poursuit l’Institut.
Signalement 24h/24, 7j/7
Dans les recommandations qu’il publie sur son site, l’InVS précise que « la détection concerne toutes les personnes ayant voyagé ou séjourné dans les zones géographiques considérées comme à risque, présentant des signes d’infection respiratoire aiguë sévère, au cours des 10 jours après le retour de la zone d’exposition et leurs contacts présentant des signes d’infection respiratoire aiguë ». La définition des cas possibles de même que la conduite à tenir sont spécifiées.
Aucun cas confirmé en France
Les zones géographiques concernées incluent les pays de la péninsule arabique et les pays limitrophes : Arabie Saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Irak, Iran, Israël, Jordanie, Koweït, Liban, Oman, Qatar, Syrie, Territoires palestiniens occupés, Yémen. Toutefois, « tout regroupement de cas d’infections respiratoires aiguës graves hospitalisées, avec ou sans notion de voyage ou résidence en zone géographique à risque, doit être signalé et investigué, en particulier chez un personnel soignant », indique l’institut.
Les cliniciens ayant identifié soit un cas possible soit un regroupement de cas d’IRA hospitalisées doivent signaler par e-mail ou par téléphone à l’InVS 7 jours/7, 24 heures/24 : Alerte@invs.sante.fr ; 08.20.42.67.15. Le signalement peut être fait sur la plate-forme de veille et d’alerte de l’Agence régionale de santé (CVGAS).
En France, 12 cas ont été signalés à l’InVS. Parmi eux, 5 n’ont pas été retenus car ils ne répondaient pas à la définition des cas et 7 ont été testés, « tous négatifs pour le coronavirus ». Ces cas testés correspondaient à une infection par un virus grippal (4 cas), par un rhinovirus (1 cas). L’étiologie infectieuse n’a pas pu être retrouvée dans le cas de deux patients.
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