L’agence de la biomédecine lancera sa campagne nationale de « donneurs de bonheur » à destination du public et des professionnels de santé. Cette campagne vise à encourager les dons d’ovocytes et de spermatozoïdes afin de répondre à l’infertilité médicalement diagnostiquée d’un des membres du couple ou d’éviter la transmission à l’enfant d’une maladie grave.
Toutefois, ces dons sont insuffisants en France. En 2012, 1 304 enfants sont nés suite à une assistance médicale à la procréation (AMP) grâce aux dons de spermatozoïdes et d’ovocytes. « Nous avons comptabilisé environ plus de 200 donneurs de spermatozoïdes et 400 d’ovocytes en 2012, mais cela n’est pas suffisant pour satisfaire la demande. Des couples ne peuvent toujours pas avoir accès à l’AMP », explique le Pr Dominique Royère, directeur de procréation, embryologie, génétique humaine à l’Agence de la biomédecine.
L’objectif est d’assurer l’autosuffisance
« La demande des couples receveurs est stable ces dernières années, mais la situation asymétrique des donneurs et donneuses pénalise les couples désirant avoir un enfant. Les délais d’attentes sont longs, d’un à trois ans, cela incite certains couples à aller à l’étranger », explique le Pr Françoise Merlet, en charge de l’AMP à l’Agence de biomédecine. Suite à la loi bioéthique du 6 août 2004 et modifié en juillet 2011, dix grossesses sont possibles pour un donneur de spermatozoïde et deux pour une donneuse d’ovocytes.
L’objectif de « 900 donneuses et 300 donneurs par an permettraient de résorber les attentes des couples et d’enrichir la diversité des profils » pour apparier au mieux les donneurs et receveurs. « Nous constatons que la plupart des donneurs et donneuses sont de type caucasien. Pour répondre à la demande des couples receveurs qui ont d’autres origines, asiatique ou africaine par exemple, nous avons en effet besoin d’enrichir et de diversifier les profils des donneurs et de donneuses par rapport à ces morphotypes », ajoute le Pr Royère.
Les professionnels de santé au cœur de la campagne
La mobilisation de l’Agence de la biomédecine passe par la promotion, l’encadrement et l’accompagnement des actes de dons. « On désire générer un mouvement de solidarité », indique le Pr Royère. Les praticiens et sages-femmes, premier référent pour les questions de santé sont des relais clés pour renforcer la confiance des individus sur les activités de dons et renseigner les futurs donateurs.
« Ils jouent un rôle primordial pour le public », poursuit le Pr Merlet. Afin de répondre à toutes les questions de leur patientèle, de nouvelles affiches et brochures seront mises à disposition sur le site de l’Agence de biomédecine, téléchargeables gratuitement.
57 centres en France pour faire un don
L’Agence de la biomédecine collabore avec les experts des sociétés savantes, les praticiens des centres de don, d’AMP et les agences régionales de santé (ARS) afin d’améliorer la répartition territoriale de l’activité du don de gamètes. « Si on veut satisfaire l’offre, il faut un dispositif étendu pour les personnes voulant faire un don », précise le Pr Royère.
En France, 30 centres d’Assistance à la procréation pratiquent le don d’ovocytes au sein d’établissement de santé autorisés par les ARS et 27 centres spécialisés CESOS (centres de conservation des œufs et du sperme humain) sont chargés du recueil, du traitement et de la cession de spermatozoïde en vue d’un don. Ce « maillage territorial » est indispensable pour faciliter la prise en charge des potentiels donneurs.
Le don d’ovocytes et de spermatozoïdes est pris en charge à 100 % par la sécurité sociale (déplacement, hébergement...). L’Agence de la biomédecine propose deux sites internet de référence : dondovocytes.fr et dondespermatozoides.fr ainsi qu’un numéro vert (0 800 541 541) dédiés à l’information sur le don des gamètes.
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