La 69e Assemblée mondiale de la santé qui s'est tenue du 23 au 28 mai à Genève a livré ses conclusions avec l'ordre de ses priorités. « Votre engagement dans le nouveau programme de réponse aux urgences sanitaires est un signal politique fort », s'est félicitée Margaret Chan, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), évoquant la récente réforme entérinée, avant de saluer « l'enthousiasme » des participants à poursuivre les objectifs de santé associés au Programme de développement durable à l'horizon 2030.
Pollution et exposition aux produits chimiques
Celui-ci appelle à une action renforcée via des plans d'actions nationaux pour faire face aux effets néfastes de la pollution de l’air sur la santé. Chaque année, 4,3 millions de décès annuels sont imputables à l’exposition à la pollution de l’air à l’intérieur des habitations et 3,7 millions à la pollution de l’air extérieur ambiant, est-il rappelé. L’Assemblée de la santé a également approuvé une résolution sur le rôle du secteur de la santé dans la gestion rationnelle des produits chimiques. L’exposition à ces produits et notamment au plomb et aux pesticides provoque 1,3 million de morts chaque année dans le monde. Les délégués ont réaffirmé leur engagement à veiller à ce que ces substances soient utilisées et produites de façon à ce que d’ici à 2020 leurs effets néfastes sur la santé et l’environnement soient réduits au minimum.
Mettre fin à l’obésité de l’enfant
Les délégués ont examiné le rapport de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant, qui énonce les approches et les interventions associées probablement les plus efficaces. En 2014, quelque 41 millions d’enfants de moins de cinq ans étaient en surpoids ou obèses selon les estimations, dont 48 % vivaient en Asie et 25 % en Afrique. Les enfants dénutris pendant la petite enfance risquent particulièrement de devenir obèses plus tard lorsqu’ils modifieront leurs comportements d’alimentation et d’activité physique. Les recommandations présentées comprennent des stratégies visant à lutter contre les normes environnementales qui favorisent l’obésité, à réduire le risque d’obésité tout au long de la vie et à traiter les enfants déjà obèses pour améliorer leur santé actuelle et future. L'OMS souligne dans ce contexte la nécessité de mettre un terme aux publicités « inappropriées » et de n'autoriser la proportion que de produits sains, de qualité et d'un niveau nutritionnel en accord avec les recommandations des programmes nationaux de nutrition.
Objectif : zéro nouveau cas de VIH chez l'enfant en 2020
Dans le cadre de la lutte contre les infections à VIH, le nouvel objectif vise à faire passer d'ici à 2020 le nombre de décès en dessous de 500 000 ainsi que le nombre de nouveaux cas, et de réduire à zéro le nombre des enfants infectés par le virus. Les membres de l'Assemblée projettent à la même échéance une réduction de 30 % des nouveaux cas d'hépatites B et C ainsi qu'une réduction de 10 % de la mortalité par ces maladies. Ils appellent par ailleurs à un renforcement de la prévention et du contrôle des IST alertant sur l'utilisation de tests diagnostics défectueux dans les pays en développement et au phénomène croissant de résistance aux antibiotiques. Un million d'infections sexuellement transmissibles sont contractées chaque jour dans le monde.
Poursuivre la lutte contre les maladies non transmissibles
L'Assemblée mondiale a adopté par ailleurs une résolution sur la prise en charge des mycétomes, infections cutanées chroniques, due à des agents pathogènes fongiques ou bactériens, endémiques dans certaines régions tropicales. En 2013, 9 000 cas de mycétomes étaient enregistrés dans une cinquantaine de pays. Les États Membres ont fait le point des progrès accomplis par les pays dans la lutte contre les maladies non transmissibles, notamment les cardiopathies et les maladies pulmonaires, les cancers et le diabète. Au niveau mondial, la probabilité de décéder entre 30 et 70 ans d’une de ces pathologies a légèrement diminué, de même que la consommation d’alcool par habitant et la prévalence de l’hypertension. Néanmoins, des augmentations mondiales significatives sont constatées pour ce qui est de la prévalence de l’obésité et de l’excès pondéral.
Prendre en compte des déterminants sociaux et économiques
Les délégués mondiaux ont énoncé une série de mesures pour améliorer l'accès aux médicaments et aux vaccins au sein des populations défavorisés et tout particulièrement les enfants. La stratégie mondiale sur les ressources humaines pour la santé à l’horizon 2 030 vise ainsi à accélérer les progrès en vue de la couverture sanitaire universelle et de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) en assurant un accès équitable aux personnels de santé dans tous les pays. « Les déterminants sociaux, économiques et environnementaux impactent largement sur la santé. Nous ne pourrons pas atteindre les objectifs visés si nous ne les prenons pas en compte », a souligné Margaret Chan. Revenant sur l'importance du nouveau Plan d'action mondial contre la violence, dont les femmes sont les premières victimes. « La réalisation de nos objectifs dépend absolument de la reconquête de la liberté des femmes car elles représentent un formidable moteur de changement », a-t-elle ajouté.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation