L’Académie nationale de médecine s’insurge, dans un communiqué signé par le Pr André Aurengo, chef du service de médecine nucléaire de la Pitié-Salpétrière, ancien président de la société française de radioprotection et ancien membre des instances scientifiques de Bouygues Télécom et EDF, contre l’adoption par l’Assemblée nationale le 23 janvier dernier de la proposition de loi relative à la sobriété, transparence, et à la concertation en matière d’ondes électromagnétiques.
L’Académie de médecine crie au déni de l’expertise scientifique dont se rendrait coupable la loi en inscrivant dans le marbre un objectif de modération de l’exposition aux champs électromagnétiques.
Elle accréditerait ainsi l’idée que les ondes sont dangereuses pour la santé. Or selon la haute instance, « aucun risque des radiofréquences n’est avéré en dessous des limites réglementaires ». Le seul effet connu se limite, selon le Pr Aurengo, à l’échauffement par absorption d’une partie de la puissance émise, celle-ci étant par ailleurs circonscrite par la réglementation. En outre, la puissance absorbée issue des antennes relais est 10 000 à 100 000 fois moins élevée que celle d’un téléphone en cours d’appel.
Au sujet de l’électrohypersensibilité, l’Académie affirme qu’aucun système sensoriel humain permettant de percevoir les champs des antennes n’a été identifié. Un « effet nocebo » et « des facteurs neuropsychiques individuels », seraient seuls causes de ce phénomène, qui pourrait même être aggravé par cette proposition de loi qui « entretient contre toute justification sanitaire un débat artificiel et nuisible à la santé publique ».
Loi de « compromis »
La loi sur les ondes électromagnétiques, qui doit désormais être examinée par le Sénat, est l’aboutissement d’un an de travail après le camouflet que reçut une première proposition de loi de Laurence Abeille (Val-de-Marne) en 2012. La nouvelle mouture s’inspire notamment du rapport du Pr Jean-François Girard, ancien directeur général de la santé, et Philippe Tourtelier, ancien député, qui préféraient au principe de sobriété de l’exposition celui de modération, impliquant la concertation locale.
La loi, soutenue à gauche, prévoit donc un dialogue à plusieurs niveaux lors de l’installation d’équipements radioélectriques et une information transparente sur les sources d’émission. Elle interdit la publicité pour les tablettes pour les moins de 14 ans et pour les téléphones portables sans oreillette.
Loin de négliger cette pathologie, le texte demande au gouvernement un rapport sur l’électro-hypersensibilité.
Les députés ont en outre interdit l’installation de boîtiers wifi dans les crèches et garderies, non en maternelle, comme le souhaitaient les écologistes.
« C’est un compromis constructif et une première réponse » aux préoccupations sur les ondes, a réagi le ministre de l’Écologie Philippe Martin.
L’UMP a au contraire dénoncé des mesures « sans justification sanitaire bien établie qui pénalisent les zones les moins denses du territoire dans l’accès au très haut débit ».
Les associations Robin des toits, Priartém, Agir pour l’environnement, et le collectif des électrosensibles de France ont estimé qu’il s’agissait d’une « petite loi », en particulier sur l’exposition des enfants, mais néanmoins « d’une étape symbolique pour la reconnaissance de l’électrohypersensibilité ».
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