DE NOTRE CORRESPONDANTE À ROME
UN PAPE qui renonce à sa charge, un cardinal accusé de « comportement inapproprié » qui démissionne et annonce qu’il ne participera pas au conclave. Sans parler d’un rapport commandité par Benoît XVI évoquant une situation pour le moins peu conforme aux préceptes de l’Église au sein du Vatican. Une véritable tempête pour l’Église romaine et apostolique ébranlée par les scandales de pédophilie, les affaires du IOR (Institut pour les œuvres de religion), la banque du Saint-Siège soupçonnée d’être impliquée dans des affaires financières tortueuses. Et aussi le dossier Paolo Gabriele, le majordome du pape qui a jeté sur la place publique des documents pontificaux quasiment dérobés sur la table de chevet de Benoît XVI.
Alors que le vieux pape allemand s’apprête à partir sur la pointe des pieds pour se « retirer sur la montagne » tel Moïse, le Vatican tente de relever la tête. Une opération difficile après les révélations faites par le quotidien romain « La Repubblica » sur le fameux dossier rédigé par trois cardinaux à la retraite sur ordre de Benoît XVI. Un document évoquant l’existence d’un lobby gay capable d’influencer les décisions de l’église et de faire chanter certains prélats ayant entretenu des relations « inappropriées » dans les pièces à l’odeur aseptisée du plus petit état du monde. Un document détaillant aussi, les luttes de pouvoir et d’argent dans les couloirs feutrés du Vatican. Selon « La Repubblica », cette enquête aurait d’ailleurs été la fameuse goutte d’eau pour Benoît XVI.
Dossier top secret.
Le Vatican a démenti ces allégations en parlant de « pressions médiatiques inacceptables » visant à « conditionner le futur conclave ». Soit. Mais reste que le vieux pape a reçu lundi matin les trois rapporteurs qui lui auraient remis le dossier top secret le 17 décembre dernier. Selon la presse italienne, Joseph Ratzinger aurait autorisé les trois cardinaux à remettre une copie du dossier à son successeur. Il leur aurait aussi demandé d’en révéler les grandes lignes aux prélats dès l’ouverture du conclave qui devrait s’ouvrir aux alentours du 10 mars prochain.
Reste à voir quelles seront les répercussions de ce dossier au niveau de l’élection du prochain pape. À Rome, on murmure que Benoît XVI aurait déclaré que l’Église avait besoin d’un « souverain pontife, fort, jeune et suffisamment saint pour remettre de l’ordre dans la maison de Dieu ». Des indications qui collent au curriculum vitae du jeune cardinal philippin et archevêque de Manille très actif sur les réseaux sociaux. Placé en pôle position du tiercé des papables, représentant d’une ligne réformatrice de l’église et âgé de 55 ans à peine, Luis Antonio Tagle a été nommé cardinal l’an dernier. Cette description correspond aussi au brésilien Odilo Pedro Scherer, proche de Benoît XVI et archevêque de San Paolo. Et peut-être aux cardinaux italiens bien classés dans la course au trône de Saint-Pierre comme le cardinal et archevêque de Milan, Angelo Scola. Ou encore, le cardinal Angelo Bagnasco qui détient les clefs de l’archevêché de Gênes. La réponse des grands électeurs après les Ides de mars.
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