« SIX CENTS accords ou plans d’action ont été engagés par les grandes entreprises dans le cadre du plan d’urgence sur la prévention du stress [lancé le 9 octobre 2009]. Le rapport consacré à l’analyse de 234 de ces accords a permis de constater la forte mobilisation des partenaires sociaux », se félicite le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé dans un communiqué. Mais les chiffres livrés par la direction générale du Travail révèlent le grand écart qui existe entre l’engagement et les actions concrètes.
Quatre entreprises sur cinq se limitent en effet à ébaucher une méthode et un calendrier en vue d’un diagnostic, sans pour autant identifier de réponses précises. « Aucun accord ne contient de programme d’actions de prévention des risques psychosociaux finalisé. » Au mieux, certains axes sont définis comme principes, mais dépourvus de contenu, comme la formation des personnels d’encadrement, en particulier celle des dirigeants. « Leur formation est indispensable pour qu’ils agissent en connaissance de cause. Pourtant, aucun accord ne prévoit ce type de formation », constate la DGT. De même pour l’organisation du travail : « Certains accords de fond passent à côté des enjeux collectifs lorsqu’ils identifient avant tout des actions d’appui individuel, des systèmes d’alerte et d’appui psychologique. » En amont, ce sont les indicateurs d’évaluation du stress qui pèchent, puisque les entreprises privilégient des indices de fonctionnement, qui gomment le lien de causalité entre travail et santé.
Salariés et DG absents.
« Force est de constater que rares sont les accords qui comportent un engagement précis de la direction », souligne la DGT, rappelant que son implication est pourtant indispensable. Symétriquement, les salariés sont les grands muets de ces accords : seulement 24 % d’entre eux envisagent de communiquer sur le contenu, et « un nombre très faible » de leur donner la parole dans l’élaboration du diagnostic. Autre acteur qui devrait être majeur, l’instance de pilotage en charge des négociations sur le stress, souvent distincte du CHSCT et du CE, voit son action minorée par la confusion avec ces organisations préexistantes.
En réponse, Xavier Bertrand a demandé au directeur général du Travail « d’écrire à toutes les grandes entreprises qui n’ont pas engagé de plan d’action de le faire ». Il a néanmoins fermement rejeté la mise en place d’un observatoire indépendant sur les suicides au travail, demandée mercredi dernier par Jean-Claude Delgènes, patron de Technologia, dans une lettre publiée dans « l’Express ».
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation
Manger du poisson ralentit la progression de la sclérose en plaques