Selon une méta-analyse, 88 % des morts subites du nourrisson (MSN) auraient pu être évités si les enfants n’avaient pas été dans le lit de leurs parents. Alors que le couchage des bébés sur le dos a fortement diminué la MSN, elle reste la principale cause de mortalité infantile de 28 jours à un an dans les pays développés.
Un essai dirigé par le Pr Bob Carpenter, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine (Londres), a colligé les données issues de cinq publications – Europe, Australie et Asie. C’est la plus importante étude sur ce thème avec 1 472 cas de MSN et 4 679 enfants dans le groupe contrôle. L’analyse montre que le risque de MSN reste 5 fois plus élevé lorsque les enfants sont dans le lit des parents, même en l’absence de facteurs de risque associés.
Revoir les préconisations actuelles
Au moment du décès, 22,2 % des nourrissons dormaient avec un des parents vs 9,6 % dans le groupe témoin (OR=2.7, 95 % IC 1.4 à 5.3) tous âges confondus. Or, depuis une dizaine d’années, il est devenu beaucoup plus fréquent que les enfants partagent le lit de leurs parents ; les auteurs estiment que désormais pratiquement 50 % des cas de MSN, soit plus du double du chiffre retrouvé dans l’étude, seraient liés à cette situation.
Le risque de mort subite lorsqu’un enfant de moins de 3 mois partage le lit de ses parents est multiplié par 5 (95 % IC de 2.3 à 11.4) même en l’absence d’autre facteur de risque. Il diminue avec l’âge mais reste élevé dans les situations à risque – parents fumeurs, vigilance diminuée par l’alcool, la fatigue ou diverses drogues, enfant prématuré, de petit poids de naissance, non allaité. « Les préconisations actuelles, conseillant de ne pas prendre l’enfant dans le lit des parents dans ces conditions doivent être revues et le partage du lit banni chez tous enfants de moins de 3 mois », concluent les auteurs.
Robert Carpenter, « Bed sharing when parents do not smoke : is there a risk of SIDS ? An individual level analysis of five major case-control studies », BMJ Open 2013;3:e002299 doi:10.1136/bmjopen-2012-002299
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