Ce fut un week-end charnière -et sans doute décisif- dans la lutte contre le Covid. Alors que les manifestants ont défilé plus nombreux que jamais samedi, cela n'a entamé ni la progression de la vaccination, ni la détermination de l'exécutif. Et, le projet de loi sur la gestion de la crise sanitaire ayant finalement débouché dimanche après-midi sur un accord entre députés et sénateurs en commission paritaire, cela devrait permettre de tenir le calendrier serré sur l'entrée en application du pass sanitaire étendu début août. Le nouveau texte a ensuite été voté en soirée par l'Assemblée et par le Sénat. Avant sa promulgation, il doit encore passer le filtre du Conseil constitutionnel, comme promis par le Premier ministre, Jean Castex.
Dans la nuit de samedi à dimanche, le Sénat avait à son tour voté, par 199 voix contre 123, le projet de loi qui prévoit l'obligation vaccinale pour les soignants et l'extension controversée du pass sanitaire. Mais la version sénatoriale comportait d'importantes modifications par rapport au texte approuvé par l'Assemblée nationale.
Pas de licenciement pour les soignants récalcitrants
Le compromis finalement trouvé entre députés et sénateurs prévoit qu'il n'y aura pas de licenciement pour les personnes qui ne respecteraient pas l'obligation vaccinale du fait de leur profession – les soignants notamment — mais une suspension du salaire : ce point avait été âprement discuté dans les deux chambres. En outre, le dispositif de pass ne pourra se poursuivre au-delà du 15 novembre qu'avec un nouveau vote du Parlement. Les contrôles relèveront de la police administrative et non du pénal. Et il n'y aura finalement pas de pass dans les centres commerciaux mais pour les seuls restaurants qui s'y trouveraient. Enfin, comme le souhaitaient les sénateurs, c'est l'assurance maladie qui contrôlera en premier lieu l'isolement obligatoire pour les contaminés par le Covid, avant une intervention des forces de l'ordre en cas de besoin.
Parallèlement, l'exécutif continue à pousser la vaccination, dans l'espoir de passer le cap des 40 millions de primo-vaccinés "d'ici lundi au plus tard", avec un mois d'avance sur l'objectif initial. Depuis la Polynésie où il est en déplacement, Emmanuel Macron a d'ailleurs lancé dimanche "un message très fort pour appeler chacune et chacun à se faire vacciner".
Enfin, même s'il se termine par un accord des deux assemblées, le week-end n'a pas été si consensuel. Après une première mobilisation nationale le 17 juillet, des dizaines de manifestations ont en effet à nouveau eu lieu samedi. "Pour la liberté" et "contre la dictature sanitaire" : plus de 160 000 personnes (dont 11 000 à Paris), selon le ministère de l'Intérieur, avaient encore défilé samedi sur tout le territoire.
(Avec AFP)
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