Alors qu’au Brésil, la courbe des contaminations est en constante augmentation ces dernières semaines et que celle des décès se maintient à un niveau élevé depuis la mi-mai (autour de 2 000 morts quotidiennes en moyenne), l'agence sanitaire Fiocruz s’inquiète d’« une aggravation de la crise sanitaire ». Le pays de 212 millions d'habitants devrait franchir d'ici à la fin du mois le seuil des 500 000 morts de Covid-19, avec un des pires taux de mortalité au monde (plus de 220/100 000).
Le Brésil n’a pas connu d’accalmie entre les vagues épidémiques successives. Alors qu’au pic de la seconde vague, en mars et surtout début avril, le pays a enregistré deux journées à plus de 4 000 morts, les épidémiologistes craignent déjà une troisième vague plus meurtrière, en raison du relâchement des mesures de lutte contre l’épidémie, de la circulation des variants et de la lenteur de la vaccination.
La levée des mesures de restrictions mises en place par les maires et les gouverneurs des États (couvre-feu, fermeture de commerces, etc.) il y a quelques semaines est notamment jugée trop précoce. « Au Brésil, une hécatombe sanitaire sans précédent a fini par se banaliser. La plupart des gens vivent comme s'il n'y avait pas de pandémie », observe auprès de l'AFP José David Urbáez, du Centre d'infectiologie de Brasilia.
Crainte pour la Copa America
La circulation du variant Delta, initialement identifié en Inde, inquiète également, alors que le pays s’apprête à recevoir, à partir de ce dimanche, la Copa America, tournoi de football que le président d’extrême droite Jair Bolsonaro a décidé d’accueillir, après les désistements de l’Argentine et de la Colombie. Alors que des rumeurs de boycott des joueurs circulent, le maire de Rio de Janeiro a menacé de faire interdire les rencontres dans sa ville en cas d’aggravation de la situation sanitaire.
En parallèle, la vaccination progresse lentement avec seulement 10,8 % de la population vaccinée avec deux doses. « Si la vaccination ne parvient pas à compenser l'impact négatif du relâchement des restrictions, la troisième vague pourrait être forte », estime Mauro Sanchez, épidémiologiste de l'université de Brasilia (UNB). Une expérience menée à Serrana, ville de 45 000 habitants de l’État de São Paulo (sud-est), est pourtant encourageante. Alors que 95 % des adultes ont été immunisés, le nombre de morts de Covid-19 a chuté de 95 % et les hospitalisations de 86 %. « La pandémie a été contrôlée à Serrana et on peut faire de même dans tout le Brésil », a jugé le gouverneur de São Paulo, Joao Doria.
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