Ce mercredi, lors des Contrepoints de la santé*, le Pr Dominique Le Guludec, présidente du collège de la Haute autorité de santé (HAS) et le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, ont échangé leurs vues sur la pertinence des soins et des actes.
La présidente de la HAS, qui pilote le chantier sur la qualité et la pertinence des soins dans le cadre de la stratégie de transformation du système de santé, l'a rappelé : la sous-consommation et la surconsommation de soins sont aussi délétères l'une que l'autre. « Quand on sous-consomme les soins, cela induit des dépistages plus tardifs, donc des pathologies plus avancées, et à la fin des soins plus lourds et plus coûteux », résume le Pr Le Guludec. Comment améliorer la situation ? « Cela passe par quatre leviers : la formation continue, les incitations financières à la qualité, le regard des patients et enfin la connaissance de sa propre pratique par rapport à celle de ses collègues », précise la spécialiste de médecine nucléaire.
Le levier des CNP
À la tête de la CSMF, le Dr Jean-Paul Ortiz ne voudrait pas que les choses « aillent trop vite », et surtout sans concertation avec la profession, quant à la définition des indicateurs sur la pertinence des soins. Le patron de la CSMF a une nouvelle fois déploré à cet égard l'absence de médecins libéraux au sein du collège de la HAS. « Il ne faudrait pas que des indicateurs jetés en pâture aux patients, aux médias, car ils doivent d'abord se faire entre professionnels de santé ». Pour autant, l'évaluation des pratiques professionnelles est un outil majeur pour progresser, reconnaît-il.
« Il y a plein de libéraux dans les autres instances de la HAS et la définition de ces indicateurs se fait avec eux, a aussitôt rétorqué le Pr Le Guludec. Cela prend du temps, car il faut réunir tout le monde autour d'une table et obtenir un consensus. Se pose aussi la question de la diffusion de ces règles. »
Pour la CSMF, il est nécessaire d'impliquer fortement les conseils nationaux professionnels (CNP) dans ce chantier. Les deux intervenants s'accordent sur ce point. « La plupart des CNP, qui sont l'alchimie entre les sociétés savantes, les syndicats, les libéraux et les hospitaliers par spécialité, sont au travail en ce moment », assure le Pr Le Guludec.
Certaines spécialités sont plus avancées sur ce chantier de la pertinence. Les radiologues libéraux viennent de conclure avec la CNAM un protocole basé sur la pertinence des actes, qui commencera par une action sur la lombalgie
* Débat organisé par Ortus Santé.
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