Une jeunesse angoissée, c’est le résultat d’une étude effectué par l’UNICEF et publié dans son rapport « Adolescent en France : le grand malaise ». Quelque 11 232 enfants et adolescents âgés de 6 à 18 ans ont participé à la consultation menée à l’échelle nationale par l’UNICEF France de mars à mai 2014. Ils ont répondu à 150 questions portant sur les différents aspects de leur bien-être dans leur vie en famille, à l’école, dans leur quartier et leur ville. « Notre rapport est un outil d’analyse. Il dessine les contours des facteurs de risque chez les adolescents », indique Michèle Barzach, présidente d’UNICEF France, lors de la remise du rapport au ministère de la Santé.
« Un système éducatif anxiogène »
Le rapport indique que 17 % des enfants consultés sont « en situation de privation matérielle » et cumulent des difficultés en matière d’intégration sociale. Un tiers des 6-18 ans est en « état de souffrance psychologique », une proportion qui atteint 43 % chez les plus de 15 ans. À l’adolescence, le « processus de détachement pour grandir » est prépondérant, souligne Serge Paugam, sociologue et directeur de recherches au CNRS, qui a encadré l’étude. Ne pas être valorisé par son cercle familial peut contribuer à la souffrance psychologique. Quatre enfants ou adolescents sur dix déclarent avoir des relations parfois conflictuelles avec leur père et avec leur mère. Près d’un enfant ou adolescent sur deux vivant dans une famille monoparentale a des tensions avec leur mère. Quant à l’école, elle n’assure pas son rôle de reconnaissance et de protection. « Nous avons un système éducatif anxiogène », explique Serge Paugam. Les enfants ne se sentent pas à l’aise « la peur des adultes et le harcèlement », poursuit le sociologue, accentue les angoisses de l’enfant et son sentiment ne pas être à la hauteur.
Le harcèlement sur les réseaux sociaux
L’analyse du rapport montre que la question du suicide est fortement présente chez les adolescents de 12 à 18 ans. L’idée du suicide concerne 28 % d’entre eux et 11 % ont déjà fait une tentative de suicide. Parmi les facteurs de risques, « le harcèlement sur les réseaux sociaux joue un rôle crucial dans le passage à l’acte en multipliant les risques par 3 », indique-t-il. L’impopularité, la critique et le harcèlement engendre des angoisses qui expliquent les tentatives de suicide. « Les jeunes cherchent la reconnaissance », en exprimant leur opinion ou en postant des photos, sur les réseaux sociaux.
Multiplier les lieux d’écoutes
« Des progrès sont à faire en matière d’observation », explique Ségolène Neuville, secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion. Les moyens de l’éducation nationale doivent être consacrés aux quartiers pauvres, où le sentiment du malaise des adolescents s’intensifie. Laurence Rossignol, secrétaire d’État chargée de la Famille, des Personnes âgées et de l’Autonomie désire mettre en place un haut conseil au sein duquel l’enfant aura la même place que « la famille ». Elle désire créer un lieu d’échange, le plus efficace possible. « Donner la parole à l’enfant. Il mérite d’être entendu », précise-t-elle.
Le rapport de cette étude apporte une évaluation du « non efficient ou mauvaise efficience des pouvoirs publics », conclut la présidente de l’UNICEF France en espérant attirer leur attention.
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