Le nombre de personnes souffrant d'hypertension artérielle (HTA) dans le monde a quasiment doublé ces 40 dernières années (1975-2015), pour atteindre 1,13 milliard, d'après une étude publiée dans « The Lancet », qui a colligé les données de pression artérielle sur près de 20 millions de personnes.
Il s'agirait de l'étude la plus vaste menée sur le sujet à ce jour, impliquant l'Organisation mondiale de la santé et des centaines de chercheurs à travers le monde.
Les pays à bas revenu sont les plus touchés
Les résultats indiquent que, si l'hypertension frappait principalement les pays riches en 1975, la situation a radicalement changé depuis, avec un accroissement spectaculaire du phénomène dans les pays à bas et moyens revenus, surtout en Afrique et en Asie du Sud.
Au niveau mondial, la Corée du Sud, les États-Unis et le Canada seraient les pays qui enregistrent les plus basses proportions de patients atteints d'HTA.
« L'hypertension artérielle est le facteur de risque principal de l'accident cardiaque et de l'accident vasculaire cérébral, provoquant chaque année 7,5 millions de décès dans le monde, la plupart dans les pays en développement », souligne le Pr Majid Ezzati, de l'Imperial College à Londres, auteur principal de l'étude.
Réduction de 25 % d'ici à 2025
Et d'insister : « L'HTA n'est plus une pathologie liée à la richesse, comme elle l'était en 1975, c'est désormais un enjeu de santé public majeur lié à pauvreté », a conclu le Pr Majid Ezzati, de l'Imperial College à Londres, auteur principal de l'étude. Ce dernier note qu'une mauvaise alimentation pendant l'enfance dans les pays à bas revenu pourrait être en cause : « De plus, les données suggèrent qu'une alimentation déséquilibrée pendant les premières années de la vie augmente le risque d'hypertension artérielle plus tard dans la vie, ce qui pourrait expliquer ce problème grandissant dans les pays pauvres. »
Selon l'étude l'objectif fixé par l'Organisation mondiale de la santé de réduire la prévalence de l'HTA de 25 % d'ici à 2025 ne pourra être atteint que si des politiques efficaces permettent aux pays pauvres d'avoir accès autant à une alimentation plus équilibrée – en réduisant notamment les apports de sel et l'accès aux fruits et légumes – que d'avoir accès au diagnostic et aux antihypertenseurs.
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