LES MÉDIAS se sont fait l’écho du cas d’une famille d’accueil du Gers qui s’est vue brusquement retirer la garde d’une fillette de 5 ans, dénommée Cindy. Selon les membres de la famille d’accueil, les services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) du conseil général gersois auraient décidé cette mesure afin de « casser le lien affectif » entre le couple et la fillette, accueillie dans ce foyer depuis l’âge de 2 mois et demi. Une décision révoltante pour la famille, qui a dès lors pris la presse à témoin dans cette affaire. Selon le couple, les rapports « dégradés » avec les services sociaux expliqueraient également ce retrait de garde de la fillette.
De son côté, le conseil général du Gers souligne que la mesure est intervenue « dans l’intérêt supérieur de l’enfant ». Intérêt « qui ne peut hélas se résumer à son aspect affectif », déclare le président du conseil général du Gers, Philippe Martin (PS). Dans un communiqué, le conseil général ajoute que « ce choix a fait l’objet d’un travail social sérieux et minutieux en concertation avec tous les acteurs de l’enfance – assistance sociale, médecins, éducateurs, psychologue, cadre de l’Aide sociale à l’enfance ». Au nom du secret professionnel, l’ASE se refuse à préciser les motifs du retrait de la garde.
Commentant cette affaire, le Pr Marcel Rufo, pédopsychiatre, insiste sur le fait qu’on ne retire pas un enfant d’une famille d’accueil pour rien. Ce type de décision peut être envisagé si un rapport des services sociaux met en évidence une quelconque incompatibilité avec la typologie de l’enfant.
D’après le pédopsychiatre, le motif de rupture du lien affectif évoqué par la famille est difficilement tenable. « On ne peut pas avoir quotidiennement un enfant chez soi et être toujours neutre. Qu’un enfant appelle les membres de sa famille d’accueil "papa" ou "maman" n’est par exemple guère rédhibitoire pour les services sociaux. » Il n’est d’ailleurs pas rare qu’une famille d’accueil finisse par adopter l’enfant.
De plus, le référentiel de l’assistant familial (dénomination administrative des principaux membres de la famille d’accueil rémunérés pour cette fonction) rappelle les besoins fondamentaux de l’enfant à satisfaire, parmi lesquels, « répondre aux besoins psychiques de l’enfant » en assurant notamment une « permanence relationnelle » et des « liens affectifs ». En conclusion, le Pr Rufo appelle à faire attention avec l’émotion suscitée a priori dans ce genre d’affaire. Ce que vit cette famille est comme une « situation de divorce ». Sa réaction peut être considérée comme normale mais « tout débat doit être contradictoire ».
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