Le 28 septembre 2016, l'Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail (ANSES) a publié les résultats de la première étude sur l'exposition des enfants de moins de 3 ans aux polluants chimiques via l'alimentation. Une population particulièrement sensible et qui consomme des aliments spécifiques.
Cinq cents contaminants recherchés
Pour cette étude, pas moins de 200 000 résultats analytiques, provenant de 457 échantillons issus de 5 484 produits achetés, ont été compilés. Après 6 années de travail, l'ANSES est parvenue à couvrir 97 % du régime alimentaire des enfants de moins de 3 ans. Additifs, résidus de pesticides, éléments traces métalliques, stéroïdes naturels, composés néoformés, phytoestrogènes, mycotoxines, polluants organiques persistants et substances migrant des matériaux au contact des denrées alimentaires (tel que le bisphénol A) : ce sont 500 substances qui ont été passées au crible. Pour 400 d'entre elles, le risque sanitaire a été évalué. Les apports en minéraux ont également été étudiés.
L'agence a ainsi pu déterminer que le risque sanitaire pouvait être écarté pour la majorité des contaminants étudiés. Pour 16 substances, cependant, une réduction de l'exposition est jugée nécessaire par l'institution. Parmi ces 16 polluants, 9 nécessitent une action prioritaire du fait d'un risque d'exposition supérieur aux valeurs toxicologiques de référence pour un nombre non négligeable d'enfants : arsenic inorganique, plomb, nickel, PCDD/F, PCB, mycotoxines T-2 & HT-2, acrylamide, déoxynivalénol et ses dérivés et furane. Pour les sept autres (aluminium, cobalt, strontium, méthylmercure, sélénium, cadmium et génistéine chez les consommateurs de soja), le risque ne peut être écarté.
Les experts ont également observé que l'exposition à certains contaminants était plus importante lorsque l'enfant avait une alimentation diversifiée que lorsqu'il était nourri avec des préparations infantiles.
En ce qui concerne les apports en minéraux, l'ANSES constate que ceux-ci sont globalement en adéquation avec les besoins nutritionnels des moins de 3 ans. Elle note cependant des insuffisances d'apports en calcium chez les 13-36 mois et en fer et zinc chez les 7-36 mois. Les apports en magnésium et en cuivre sont également jugés non satisfaisant pour les 13-36 mois.
Commencer la diversification alimentaire à 6 mois
Au final, l'établissement public préconise que les actions visant à diminuer l'exposition aux polluants jugés à risque, avéré ou probable, pour la santé soient renforcées ou, le cas échéant, mises en place. Les experts recommandent également que la diversification alimentaire n'intervienne pas avant l'âge de 6 mois, comme le recommande le programme national nutrition santé (PNNS), de manière à limiter l'exposition à certains polluants. Enfin, l'étude ayant mis en évidence la consommation de lait courant par plusieurs enfants âgés de moins d'un an, l'ANSES rappelle que seul le lait maternel ou les préparations infantiles permettent de couvrir les besoins nutritionnels du bébé, et non le lait courant, et ce quelle que soit l'espèce animale productrice.
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