Polluants organiques persistants : l'ARS Île-de-France recommande de ne pas consommer les œufs des poulaillers domestiques

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Publié le 20/04/2023

Crédit photo : Garo/Phanie

L'agence régionale de santé (ARS) Île-de-France a recommandé ce 19 avril de ne pas consommer les œufs et les « produits animaux de production domestique non contrôlée » sur l'ensemble de la région, à cause d'une contamination aux polluants organiques persistants.

« La consommation régulière d'aliments contaminés par des dioxines et des PCB entraîne une imprégnation progressive de l'organisme qui peut avoir des effets sur la santé à long terme », indique l'ARS dans un communiqué.

L'agence a mené une étude régionale sur les teneurs en polluants organiques persistants dans les œufs de 25 poulaillers domestiques franciliens, après une « alerte sur la concentration de dioxines dans des œufs non commercialisés » de poulaillers situés près de l'incinérateur de déchets d'Ivry-sur-Seine. Quatorze des poulaillers analysés sont situés près des trois principaux incinérateurs de la région parisienne (Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux, Saint-Ouen).

Des polluants présents au-delà des abords des incinérateurs

Les résultats de cette étude « mettent en évidence une contamination de l'ensemble des prélèvements par les trois familles de polluants organiques persistants analysées (dioxines, furanes et PCB) », est-il indiqué. Cela signifie que ces polluants sont présents « dans tout l'environnement urbain, et non pas spécifiquement aux abords des incinérateurs », avertit l'ARS.

L'agence souligne que sur les 25 poulaillers analysés, « deux présentent des teneurs particulièrement élevées » en PCB dans les œufs, dépassant de 40 à 50 fois « les seuils réglementaires européens pour les œufs commercialisés ». Ces deux sites sont situés à plus de 3 km d'un incinérateur, ajoute l'ARS.

Parmi les risques pour la santé liés à la consommation de ces produits, l'ARS recense une augmentation des risques de cancer, des troubles de la fertilité et de la grossesse, ainsi que du diabète et des effets perturbateurs endocriniens.

« Il n'existe aucun traitement pour éliminer ces substances de l'organisme », met-elle en garde, précisant que la principale mesure de prévention était d'éviter « la consommation de produits alimentaires les plus contaminés ».

Avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr