La mise en place de la circulation alternée après plusieurs jours de dépassement des seuils d’information puis d’alerte a été décidée pour des raisons de santé publique. C’est en tout cas ce qu’a affirmé Philippe Martin, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie. « Le gouvernement n’a eu qu’un souci dans cette affaire, c’est la santé publique », a-t-il indiqué en annonçant la mesure qui ne sera pas reconduite ce mardi 18 mars en raison de l’amélioration de la qualité de l’air. Même son de cloche du côté du ministère de la Santé.
« Les consultations liées à la pollution ont augmenté depuis vendredi dans les hôpitaux franciliens, particulièrement pour de jeunes enfants dans les hôpitaux, et cela a pesé » dans la décision de mettre en place la circulation alternée, a indiqué Marisol Touraine revendiquant le choix une « démarche progressive et graduée » en réponse aux pics de pollution aux particules fines.
Hausse de 60 % chez les moins de 5 ans
À l’Institut de veille sanitaire (InVS) qui, depuis 2004, dispose du réseau SurSaud (Surveillance sanitaire des urgences et des décès), créé à la suite de la canicule de l’été 2003, le Dr Thierry Cardoso, directeur du département de coordination des alertes et des régions, confirme l’impact de la pollution de ces derniers jours.
« Le dispositif SurSaud dispositif basé sur le recours aux urgences à la fois en ambulatoire grâce à SOS médecins, et en hospitalier (service d’urgences hospitalières) représente environ 70 % des passages aux urgences pour toute la France (66 % pour l’île de France) », explique-t-il au « Quotidien ».
Grâce à ce système de surveillance en temps réel (les données sont disponibles à J-1), l’InVS peut rapidement alerter les autorités d’une situation inhabituelle. « Nous avons observé, uniquement pour l’Ile-de-France, une augmentation des passages pour asthme, tous âges confondus », poursuit le Dr Cardoso. Le nombre de passages pour asthme a augmenté de 64 le jeudi 13 à 106 le dimanche 16 mars.
« L’augmentation touchait essentiellement des enfants de moins de 5 ans avec un nombre de passages allant de 25 le jeudi 13 à 42 le dimanche 16, soit une hausse de 60 % », précise le Dr Cardoso. Chez les 5-14 ans (22 et 28), et les 15-44 (10 et 27), les données sont moins significatives. « Ce qui nous a surtout alertés, c’est moins la hausse que les valeurs observées qui sont inhabituelles à cette période-là, alors que la circulation pollinique est assez faible en Ile-de-France d’après les données dont nous disposons », conclut le Dr Cardoso. Une hausse par ailleurs concomitante à l’épisode de pollution.
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