La lutte contre la précarité menstruelle sera financée à hauteur de 5 millions d'euros en 2021, ont annoncé ce 15 décembre les ministres Olivier Véran, pour la Santé, et Élisabeth Moreno, en charge de l'Égalité entre les femmes les hommes.
À la suite d'un rapport remis en 2019 par la sénatrice LREM Patricia Schillinger, la loi de finances pour 2020 avait consacré un million d’euros à l’expérimentation de plusieurs dispositifs de lutte contre la précarité menstruelle, dans le cadre de la politique de lutte contre la pauvreté. À ce million, pérennisé, s'ajoutent 4 millions d'euros supplémentaires introduits via un amendement au projet de loi de finances pour 2021, annonce le gouvernement.
« Ce changement d'échelle sera pérennisé dans le budget des ministères sociaux pour les années à venir », précise-t-il.
Femmes incarcérées et en très grande précarité
Cette enveloppe devrait permettre de soutenir les associations et de développer les dispositifs mis en place en 2020 à l’attention des 2 500 femmes incarcérées ainsi que des femmes et des filles en situation de précarité et de très grande précarité comme les femmes sans-abri ou les jeunes filles des collèges et lycées en éducation prioritaire.
À titre d'exemples, en 2020, l’académie de Lille a lancé la mise à disposition gratuite de protections périodiques à destination de fillesde plus de 40 collèges et lycées relevant de l’éducation prioritaire. Des protections périodiques ont aussi pu être distribuées aux femmes hébergées ou à la rue, grâce à l'Armée du Salut et à la Croix-Rouge. Mais en raison de l'épidémie, des ateliers de sensibilisation à l'hygiène intime ne commenceront qu'en 2021 ; de même, l'approvisionnement en protections hygiéniques des épiceries solidaires (où elles sont vendues à prix symbolique) par la Fédération française des banques alimentaires (FFBA) et l’Association nationale de développement des épiceries solidaires (ANDES) a pris du retard, et se poursuivra début 2021.
Entre 1,5 et 2 millions de femmes (une sur dix) sont concernées par la précarité menstruelle et connaissent des difficultés financières à se fournir en protections périodiques. Une situation contraire à leur dignité et handicapante en termes d'insertion sociale et professionnelle, sans oublier les risques sanitaires liés à un renouvellement insuffisant des protections, souligne l'exécutif.
« Nous nous attaquons à un tabou, dénoncé par les associations et rappelé par le président de la République. Les règles ne sont pas un sujet de honte. La précarité menstruelle, si (...). C’est à la fois une question de santé publique et de solidarité ! », a déclaré Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé.
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