Première carte du VIH en France : l'Île-de-France totalise presque la moitié des nouveaux cas, mais la Guyane a la plus forte incidence

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Publié le 26/07/2016

Le nombre de nouveau cas d'infection par le VIH ne diminue pas en France. Les nouveaux cas se concentrent principalement en Île-de-France, en Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA) et en région Rhône-Alpes selon la première cartographie régionale de l'épidémie réalisée dans le cadre du projet HERMETIC dirigé par l'épidémiologiste Virginie Supervie (unité INSERM U1136, Université Pierre-et-Marie-Curie, Paris) et financée par l'Agence nationale de recherche sur le VIH et les hépatites virales (ANRS).

« Cette forte concentration de l’épidémie dans un nombre réduit de régions donne l’opportunité d’intensifier les programmes de prévention et de dépistage dans ces régions pour avoir un impact significatif sur la transmission du VIH en France », estime l'agence.

Cette carte a été réalisée à partir des données de l'épidémie collectées en 2013, et prend donc en compte les régions telles qu'elles étaient définies avant la réforme territoriale qui a fait passer leur nombre de 22 à 15 en mai 2016.

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A) Nombre de nouvelles infections
B) Nombre de nouvelles infections pour 10 000 habitants
Crédit : ANRS

 

En ce qui concerne la progression de l'épidémie, on observe d'importantes inégalités d'une région à l'autre. Ainsi, le nombre de nouvelles infections est le plus haut en Île-de-France : environ 3 000 nouvelles infections par an, soit 42 % du total observé en 2013. L'Île de France est suivie par les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur (7 %) et Rhône-Alpes (6 %). Pour autant, c'est en Guyane que l'on retrouve la plus forte incidence : 18 nouvelles infections pour 10 000 habitants. La Guadeloupe (7 10 000), l'Île-de-France (4/10 000) et la Martinique (3/10 000) présentent également des incidences élevées. Les auteurs notent que l'épidémie a progressé en PACA alors qu'elle reste stable en Île-de-France.

En Île-de-France, l’épidémie est concentrée chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et les personnes hétérosexuelles, femmes et hommes, nées en Afrique subsaharienne. En PACA, ce sont les HSH qui sont le plus touchés par le VIH, et l’augmentation du nombre de nouvelles infections dans cette région est essentiellement due à une augmentation du nombre de nouvelles infections chez les HSH. En Rhône-Alpes, ce sont les HSH et les femmes hétérosexuelles nées en Afrique subsaharienne qui sont le plus affectés par le VIH. En Guyane et en Guadeloupe, l’épidémie est principalement concentrée chez les femmes et hommes hétérosexuels nés en Amérique latine ou en Haïti.

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La cartographie de l'ANRS laisse également apparaître une forte inégalité en ce qui concerne l'ampleur « réelle » de l'épidémie. En effet, certaines régions se caractérisent par une hétérogénéité pour ce qui est du délai écoulé avant le diagnostic. Au niveau national, le délai médian est de 3,3 ans, alors qu'il est de plus de 4 ans dans certaines régions comme la Réunion et la Guyane.

La répartition géographique des personnes ignorant leur séropositivité reste toutefois similaire à la répartition géographique des nouvelles infections. Sur les 24 800 personnes ignorant leur séropositivité à la fin de l’année 2013, plus de 50 % vivaient en Île-de-France (42 %), en PACA (6 %) et Rhône-Alpes (6 %). Rapporté au nombre de personnes vivant dans chaque région, le nombre de personnes ignorant leur séropositivité était le plus élevé en Guyane (66 pour 10000 habitants), en Guadeloupe (27 pour 10 000), en Martinique (13 pour 10 000) et en IDF (9 pour 10 000).

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Source : lequotidiendumedecin.fr