Il est urgent de mettre en place des mesures ciblées pour prévenir l’obésité, mais également le surpoids, chez les femmes en âge de procréer, et à chaque étape de la grossesse. Ce sont les recommandations issues d’un vaste projet mené par la Commission européenne, dont les premiers résultats, publiés le 21 février, lient l’obésité maternelle au développement de diverses pathologies chez l’enfant.
Dans une interview accordée à la BBC, au Royaume-Uni, la coordinatrice du projet, le Dr Patricia Iozzo, du Conseil national de recherche en Italie, propose « que chaque femme enceinte ait accès non seulement à des sages-femmes et un obstétricien, mais aussi à un psychologue et un diététicien ». Cette dernière rappelle que « les femmes enceintes ne doivent en aucun cas arrêter de manger, mais avoir une alimentation équilibrée, et rester assez actives physiquement ».
Le consortium, baptisé DORIAN (pour Developmental ORIgins of healthy and unhealthy AgeiNg), et mis en route il y a trois ans, rassemble des équipes de chercheurs de nombreux pays européens.
Des risques à toutes les étapes de la grossesse
Parmi les premiers résultats publiés, une étude révèle que les enfants dont la mère était en surpoids au cours des derniers mois de grossesse, ont des risques accrus de développer des maladies cardio-vasculaires, neurovasculaires, et un diabète de type 2, à l’âge adulte. Cette étude, menée en Finlande, à l’Université d’Helsinki, a porté sur plus de 13 000 personnes suivies depuis leur naissance, dans les années 1930, jusqu’à nos jours.
D’autres résultats, obtenus à partir de 90 mères et leurs enfants, mettent en exergue l’importance de prévenir l’obésité pendant la période précédant la grossesse : le profil métabolique, le poids corporel et le développement cardiaque des enfants sont directement liés au poids que la mère prend au cours de la grossesse mais aussi au poids avant la grossesse.
Par ailleurs, des expériences menées chez l’animal par une équipe de chercheurs d’Edinburgh, au Royaume-Uni, montrent que le placenta des mères ayant une alimentation riche en matières grasses protège moins bien le fœtus contre les variations du taux de cortisol. La croissance du fœtus s’en verrait ralentie et ces enfants seraient plus susceptibles de souffrir de troubles de l’humeur à l’âge adulte.
Les auteurs du projet DORIAN rappellent que plus de la moitié (53 %) des adultes est aujourd’hui en surpoids ou obèses phénomène en nette augmentation par rapport à la décennie précédente.
Le taux de micro/nanoplastiques dans l’athérome carotidien est associé à la sévérité des symptômes
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé