Les femmes politiques proches de François Fillon, candidat Les Républicains (LR) à la primaire à droite et favori des sondages, ont pris la défense de leur champion ce mardi, après que ce dernier a été appelé par son rival Alain Juppé à « clarifier » sa position sur l'avortement.
Attaqué sur le volet sociétal de sa politique, l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy s'est aussi attiré les foudres de Laurence Rossignol. François Fillon est « incontestablement » plus « réac » qu'Alain Juppé, qui a la sympathie « des féministes de droite », a estimé ce matin sur RTL la ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, qualifiant la politique familiale du vainqueur du premier tour de la primaire de la droite de « traditionaliste ».
« La panique ou l'aigreur est mauvaise conseillère », a rétorqué Valérie Boyer, porte-parole de François Fillon, lors d'un point presse. Entourée d'une petite dizaine de consœurs députées, sénatrices ou maires, l'élue des Bouches-du-Rhône a martelé que la question de la position de François Fillon sur l'avortement « n'était pas un sujet ». « François Fillon n'a jamais remis en cause le droit des femmes, a-t-elle assuré. C'est même le seul candidat à la primaire à avoir un réseau de femmes, "Les femmes avec Fillon" autour de lui. »
Pas de remise en cause de la loi Veil
« Arrêtons les caricatures, a renchéri Isabelle Le Callennec, députée Ille-et-Vilaine et membre de la commission des affaires sociales de l'Assemblée. François Fillon ne remet pas en cause le droit à l'IGV et la loi Veil. Jamais nous n'avons abordé cette question dans nos réunions publiques. » L'élue a rappelé que si l'IVG « est un droit et une loi », « on ne peut banaliser [cet acte], qui n'est pas anodin ». Elle ajoute que « 200 000 avortements sont pratiqués chaque année, on n'est pas en Pologne ».
Après sa large victoire au premier tour de la primaire à droite, François Fillon est égratigné par le maire de Bordeaux pour une récente prise de parole où il avait expliqué que « philosophiquement et compte tenu de [sa] foi personnelle », il ne pouvait pas « approuver l'avortement ». Interrogé sur le sujet avant le premier tour de la primaire, il distinguait ses « convictions et l'intérêt général ». « Jamais personne et certainement pas moi ne reviendra sur l'avortement », avait-il tranché.
Controverse sur la campagne de prévention contre le VIH
La campagne lancée par le gouvernement de prévention contre le sida montrant des couples homosexuels s'embrasser est l'autre sujet de santé publique sur lequel les deux candidats de droite se positionnent.
Ces affiches placardées dans 130 villes de France montrent des couples d'hommes ou de femmes et des messages comme « Aimer, s'éclater, s'oublier. Les situations varient. Les modes de protection aussi. »
Christophe Béchu, maire (LR) d'Angers et proche d'Alain Juppé, a demandé que ces affiches soient retirées des murs de sa ville. Bruno Beschizza, maire (LR) d'Aulnay-sous-Bois et soutien de François Fillon a pris un arrêté interdisant la diffusion d'une campagne jugée contraire aux « bonnes mœurs ».
Interrogé sur la question, Jérôme Chartier, second porte-parole de François Fillon, a déclaré que « par principe, jamais François Fillon ne serait contre une campagne contre le VIH ».
À l'origine de la campagne, Marisol Touraine a utilisé le réseau social Twitter pour annoncer son intention de saisir la justice.
Pour la santé publique et contre l'homophobie, je saisis la justice après la censure par certains maires de la campagne de prévention du VIH
— Marisol Touraine (@MarisolTouraine) 22 novembre 2016
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