Il existe aux Pays-Bas un hôpital d’un genre nouveau, sans lit ni matériel. Aucun patient n’en franchit jamais la porte. Et pourtant, la structure tourne à plein régime.
« Nous sommes un hôpital virtuel. Plusieurs milliers de médecins travaillent sous contrat avec nous. Tous nos patients nous consultent numériquement », relate le Dr Leonard Witkamp, fondateur de Ksyos, un centre de télémédecine spécialisé en télédermatologie. Lassé d’enchaîner les consultations pour rendre des avis routiniers, ce dermatologue a eu l’idée de miser sur la télémédecine à grande échelle. Il a lancé Ksyos en 2005. Depuis, 230 000 téléconsultations ont été réalisées à travers tout le pays.
Le centre livre une caméra aux généralistes sous contrat. Le prêt du matériel est gratuit, la formation pour s’en servir, aussi. Le généraliste confronté à une lésion cutanée douteuse prend une photo et rédige une lettre de référence. Les données sont transférées automatiquement par informatique à des dermatologues, payés par Ksyos pour répondre sur leur temps libre aux questions posées par leurs confrères.
Deux foix sur trois, la téléconsultation se suffit à elle-même
Le dispositif évite les semaines d’attente pour un rendez-vous : le temps de réponse moyen est de 4,6 heures. « 70 % des téléconsultations évitent une consultation physique, assure le Dr Witkamp. Notre système permet de baisser les coûts de 20 % à 40 % ». Le centre Ksyos est financé par les assureurs en santé, comme n’importe quel autre hôpital des Pays-Bas. L’expérience, cantonnée à la télédermatologie, pourrait bientôt être étendue à la télécardiologie, la téléophtalmologie et la télépneumologie. « Ne pas utiliser la télémédecine ne serait pas éthique », conclut le fondateur de Ksyos dont le « business plan », rentable, vient d’être publié.
Un logiciel pour calculer le risque d’AVC
Le comté d’Östergötland, en Suède, mise sur l’informatique pour prévenir les AVC. Le Dr Martin Magnusson est parti d’un constat. « 2,9 % de la population suédoise est atteinte de fibrillation atriale, ce qui majore le risque d’AVC. Connaître ce risque permet de prévenir l’AVC grâce à un anticoagulant oral. Nous avons lancé un projet avec les autorités sanitaires, les hôpitaux universitaires et les prestataires de dossiers médicaux, afin de bâtir un système d’appui à la décision clinique ».
Le système informatique calcule le risque d’AVC pour chaque patient, et guide le médecin – doit-il prescrire tel examen complémentaire, par exemple. « La décision finale – prescrire ou non un anticoagulant – appartient au médecin », précise le Dr Magnusson. Le recul n’est pas suffisant pour évaluer l’intérêt du projet. Mais Martin Magnusson table sur une baisse significative des AVC dans le comté.
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