DEPUIS QUELQUES SEMAINES, l’EPRUS recherche pour cet été des médecins urgentistes et infirmiers « n’exerçant pas habituellement dans la zone Nord, Ile-de-France et dans les régions côtières touristiques », pour être mis à disposition de l’ARS Nord-Pas-de-Calais. Le but étant de renforcer si besoin les structures de soins concernées par un afflux de visiteurs envisagés du fait des jeux olympiques de Londres (27 juillet-12 août). « Ce dernier appel illustre la manière de faire de l’EPRUS qui consiste à concevoir les opérations sans aucune concertation avec les professionnels les plus directement concernés et ce même lorsqu’il y a du temps pour le faire », déclare au « Quotidien » le Dr Marc Giroud, président de SAMU Urgences de France. Dans un communiqué, l’association évoque les dernières opérations montées en Libye et à Brazzaville (Congo), « au mépris des bonnes pratiques médicales et organisationnelles appliquées jusque-là ». Fustigeant un dispositif jugé globalement inefficient, SAMU Urgences de France dénonce « l’absence de schéma rationnel concerté pour l’organisation des recrutements, la formation des acteurs, la préparation et la conduite des opérations », « la mauvaise utilisation des ressources humaines et le risque de désorganisation des services de soins d’urgence qui en découle ».
Remise à plat.
« L’EPRUS est en soit une bonne idée mais sa mise en œuvre est totalement calamiteuse », considère le Dr Giroud. « Nous avions demandé la création de cette structure mais jamais nous ne pensions qu’elle fonctionnerait d’une manière si cloisonnée. Personne ne peut justifier un tel fonctionnement en autarcie de l’EPRUS qui devrait au contraire être très liée aux structures de soins », ajoute-t-il. Pour Samu-Urgences de France, le mode de fonctionnement actuel de l’EPRUS doit être « remis à plat », avec une gestion « distincte » des professionnels hospitaliers en activité et des réservistes non actifs, et ce « en lien avec les organisations professionnelles concernées ».
Sollicité par le « Quotidien », l’EPRUS ne souhaite pas entrer dans la polémique. « L’organisation même de l’EPRUS a changé un certain nombre d’habitudes dans le fonctionnement » des missions d’urgence sanitaires, commente Thierry Coudert, directeur général de l’EPRUS. « Certains aspects peuvent être améliorés dans la compréhension mutuelle, mais il n’y a pas de problèmes opérationnels pour les missions qui nous ont été confiées par le gouvernement. Nous avons toujours rempli ces missions dans les délais. Nous n’avons jamais posé de problème de désorganisation de service car les réservistes ne peuvent être envoyés qu’avec l’accord de leurs chefs de service. Certaines missions sont parfois dictées par une actualité brûlante. Dans ces cas-là, on ne peut pas prévenir les chefs de service trois semaines à l’avance, mais ils ont toujours la possibilité de dire non », ajoute Thierry Coudert qui doit rencontrer cette semaine le Dr Giroud.
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