Au Musée gallo-romain de Lyon-Fourvière

Quoi de neuf au temps des Romains, docteur ?

Publié le 04/10/2011
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Crédit photo : J.-M. DEGUEULE

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Crédit photo : J.M. DEGUEULE

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Crédit photo : Patrick Pierrain/ Musée Carnavalet

DE NOTRE CORRESPONDANTE

C’EST « SOUS le haut patronage d’Hippocrate » que le musée gallo-romain de Lyon-Fourvière invite le public à revenir sur les traces des médecins et de leurs patients à l’époque romaine. Initialement conçue par le Musée romain de Nyon (Suisse), cette exposition a été enrichie de pièces provenant de prestigieuses collections européennes, et révèle combien ces praticiens, qui avaient reçu les traités de médecine grecque en héritage, ont incontestablement humanisé la pratique médicale et marqué une étape importante vers la thérapeutique moderne. Elle met aussi en exergue le caractère paradoxal de cette médecine qui n’hésite pas à recourir à la religion ou la magie, lorsque tous les moyens ordinaires ont échoué.

À cette époque, les hommes et femmes médecins étaient nombreux, exerçaient surtout en milieu urbain, étaient souvent spécialisés et disposaient d’instruments perfectionnés pour réduire les fractures, soigner les plaies et même opérer la cataracte. Sur 600 m2, cette exposition présente donc des instruments, par spécialité médicale, à partir de collections venues de Suisse, d’Allemagne, de Belgique et mais aussi de Lyon.

Instruments et mobilier.

Plusieurs instruments provenant des fouilles de Pompéi et appartenant à la célèbre collection du Musée national de Naples sont visibles, en l’occurrence un spéculum vaginal quadrivalve, très rare, et un scalpel qui a conservé sa lame en fer. Parmi d’autres pièces inédites figurent cinq aiguilles à cataracte finement décorées par des filets d’argent et de cuivre, découvertes avec leur étui en bronze dans le lit de la Saône, au niveau de Montbellet (Saône-et-Loire). À titre exceptionnel, l’exposition présente aussi du mobilier retrouvé dans quatre tombes de médecins d’époque gallo-romaine parmi les plus connues, dont la tombe du médecin de Reims, provenant du Musée d’archéologie national à Saint-Germain-en-Laye, avec 39 instruments, celle d’un oculiste de Saint-Privat-d’Allier comprenant un cachet d’oculiste, des manches de scalpels damasquinés conservés au musée Crozatier au Puy-en-Velay. Également la tombe de Saint-Médard-des-Prés, avec un ensemble de vases et de balsamaires dont certains renferment encore des préparations médicinales, ainsi qu’une cuillère en cristal de roche avec olive pour écraser les substances dont on ne connaît pas d’autre exemple, et une trousse pour ranger les préparations solides, collyres et pilules. Quant à la médecine par les plantes, elle apparaît au travers de livres anciens, complétés par quelques plantes des herbiers de l’université Lyon 1. Pour aller plus loin, le musée propose tout un cycle de conférences, ainsi que des lectures et des ateliers sur ce même thème.

www.musees-galloromains.com.

CAROLINE FAESCH

Source : Le Quotidien du Médecin: 9017