LA CHUTE du Mur de Berlin a liquidé le communisme, les chocs pétroliers ont créé en Occident un chômage structurel qui a affaibli la social-démocratie, les deux crises qui ont suivi une décennie de recours à l’emprunt pour maintenir un semblant de croissance ont réduit à néant les dogmes néo-libéraux. Nous disposons de dizaine de milliers d’économistes et de divers systèmes de réflexion ou d’action, mais nous n’avons jamais anticipé les désastres engendrés par notre laxisme. Alors que le plus simple des calculs arithmétiques démontrait sans ambiguité que les sociétés américaine et européennes couraient à leur perte, les gouvernements ont attendu au-delà du raisonnable le moment où fallait abandonner la méthode de l’endettement.
Un engagement à long terme.
En dépit des efforts exigés de nos concitoyens à court, moyen et long terme, nous savons maintenant deux choses : la première est que, s’il est possible de modérer les taux des emprunts qui nous servent à maintenir peu ou prou notre modèle social, il est impossible de rembourser la dette française avant plusieurs décennies. La seconde est que, s’il nous est possible, dans un avenir relativement proche (et pour autant que nous poursuivions l’effort d’austérité), de cesser d’emprunter, il faudra continuer, pendant longtemps, à financer par le travail le remboursement de la dette que nous avons accumulée.
LA DETTE SERA L’ALPHA ET L’OMEGA DE LA POLITIQUE POST-ÉLECTORALE
L’année 2012 étant celle des élections générales en France, les candidats qui obtiennent les pourcentages les plus élevés dans les sondages sont aussi ceux qui se réclament d’une idéologie. François Hollande n’a pas dit qu’il renonçait au modèle social-démocrate, pourtant inefficace. Nicolas Sarkozy n’a pas dit qu’il renonçait au modèle libéral, pourtant pulvérisé par ses propres excès. À l’extrême gauche, on continue d’adorer l’idole de la répartition, qui a échoué. À l’extrême droite, on propose une sorte de retraite vers le franc au mépris des conséquences délétères d’une sortie de l’euro. Au centre, François Bayrou propose un pot-pourri de mesures qui contiendrait des idées à la fois libérales et sociales. Il a raison sur un point essentiel : il faut réinventer un modèle français. Encore faut-il que l’électorat lui confie la magistrature suprême et que son modèle soit le bon.
Candidat à une présidence « normale », M. Hollande se présente comme l’homme de la synthèse qu’il a toujours été au sein du parti socialiste. Il sait que le dogme ne produit jamais une solution miracle, contrairement à ce que veut nous faire croire Jean-Luc Mélenchon. Il sait qu’il doit réduire la dépense publique, ce qui nuit à ses projets de voler au secours des jeunes pour que nous évitions de « sacrifier une génération » et de rétablir un peu de justice dans les prélèvements obligatoires. Disons que, dans l’action d’une nouvelle majorité de gauche, il y aura plus de préoccupation sociale. Mais il n’y aura pas, malgré le discours offensif du PS, de révolution économique, pour la simple raison que la crise de la dette française ne peut être vraiment résolue que par le retour le plus rapide possible à l’équilibre des comptes, pas par l’application des dogmes. On le sent bien dans ce que nous dit la gauche : elle met l’accent sur les mesures qui différencieraient sa gestion de celle de M. Sarkozy, mais, à propos de la dette, elle se contente de répéter que ses marges de manœuvre seront faibles.
On peut vitupérer contre une politique fiscale qui protège les plus riches d’entre nous tout en réclamant chaque jour de nouveaux sacrifices à ceux qui triment. On ne peut pas faire l’impasse sur la dette, alpha et oméga de toute politique fiscale qui sera engagée, par les uns ou par les autres, au lendemain des élections présidentielle et législatives. Bien entendu, la gauche ne consentira pas à tenir un langage réaliste qui semblerait vider de son sens son combat politique ; et, bien entendu, ce qu’elle tentera de faire pour alléger le fardeau des pauvres et de la classe moyenne ne saurait être considéré comme négligeable, au moins par les foyers concernés. Mais, si nous reconnaissons la réalité de faits accablants, nous ne pouvons pas être dupes : ni avec la droite ni avec la gauche, il n’y aura de lendemains qui chantent. Ce constat n’est pas de nature à modifier notre vote. Il peut néanmoins nous inciter à exiger des candidats qu’ils nous disent de quelle manière, privés des instruments intellectuels qu’ils utilisaient naguère, ils nous sortiront de ce très mauvais pas.
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