« Nous déclarons la fin du moratoire volontaire sur les recherches sur la transmission de la grippe aviaire », ont indiqué 40 chercheurs originaires de 12 pays dans une annonce publiée mercredi conjointement dans « Science » et « Nature ».
Ron A. M. Fouchier et Yoshiiro Kawaoka, les auteurs des deux études à l’origine d’une controverse sur les risques liés à la publication de données pouvant être utilisées à des fins de bioterrorisme, figurent parmi les signataires de cette tribune. Les deux études avaient mis en évidence des mutations susceptibles de faciliter la transmission du virus d’un mammifère à l’autre et, potentiellement, d’un homme à l’autre.
Peser les bénéfices et les risques
En novembre 2011, le Bureau national américain de la science pour la biosécurité (NSABB) avait demandé aux deux revues américaine et britannique de ne pas publier les résultats de ces travaux, évoquant le risque d’une utilisation malveillante des résultats. Devant l’ampleur de des polémiques suscitées par leurs travaux, les chercheurs soutenus par de nombreux autres scientifiques avaient décidé en janvier 2012 d’un moratoire à l’origine de deux mois qui finalement a duré plus d’un an. Cette pause devait permettre de mieux informer le public sur les dangers et les risques d’une telle recherche, de laisser le temps aux gouvernements de mettre en place des nouvelles règles concernant ce type de recherche.
Après publication des travaux en mai et juin 2012, le NSABB jugeant que les bénéfices d’une telle recherche dépassait les risques, restait à reprendre le cours des recherches.
Les Américains pas prêts
Les scientifiques estiment que les conditions sont désormais réunies même si tous les pays ne sont pas prêts. Mais « le virus continue à circuler et à évoluer dans la nature », soulignent-ils. Poursuivre la recherche « est essentiel pour se préparer à faire face à une nouvelle pandémie », soulignent-ils indiquant que les pays qui sont aujourd’hui capables de permettre à leurs chercheurs de conduire leurs travaux dans des conditions de sécurité optimales doivent le faire. Les autres doivent encore attendre. Le seul hic, les États-Unis qui n’ont toujours pas publié de nouvelles recommandations figurent parmi ces derniers. Or ils sont les principaux promoteurs de ces recherches sur et en dehors de leur territoire. « Combien de temps devons-nous encore attendre ?.… Pourquoi les autres pays devraient-ils attendre les Américains ? », a interrogé Ron Fouchier, chercheur au Centre médical Erasmus au Pays-Bas.
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