Sécurité routière

Recommandations du Parlement européen

Publié le 03/10/2011
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CES PLANS européens sont plus des catalogues de mesures à prendre que des programmes politiques communs, pour lesquels l’Union ne serait pas compétente, mais leur mise en place, depuis le début du millénaire, a contribué à faire baisser la mortalité routière dans de nombreux pays, y compris la France à partir de 2003. Entre 2001 et 2010, le nombre de tués sur les routes européennes a diminué de 36 %, mais les améliorations enregistrées dans les « vieux » pays de l’Union ont été « compensées » par une détérioration de la situation dans plusieurs pays d’Europe orientale ayant rejoint l’UE plus récemment.

En prônant de nouvelles mesures, le Parlement européen souhaite réduire de 60 % le nombre d’enfants de moins de 14 ans tués sur les routes, et de 40 % le nombre de blessés graves. Le rapporteur du texte, l’Allemand Dieter-Lebrecht Koch, rappelle qu’en 2009, plus de 35 000 personnes sont mortes sur les routes de l’Union européenne et que 1,5 million de personnes y ont été gravement blessées.

Parmi de nombreuses mesures, le Parlement réclame une généralisation du « 30 » dans les quartiers résidentiels et une meilleure sécurisation des réseaux routiers au profit des deux roues et des piétons. Il plaide pour une harmonisation des panneaux et des règles de circulation, ainsi que du taux maximum d’alcoolémie autorisé dans l’UE. Il préconise un taux d’alcoolémie zéro pendant les deux premières années pour les conducteurs débutants, et de façon permanente pour les conducteurs professionnels. Les conducteurs ayant déjà été condamnés pour conduite en état d’ébriété devraient, pour leur part, être tenus d’installer des éthylotests antidémarrage dans leur véhicule, ce qui est le cas depuis peu en France.

Formation aux premiers secours.

Le Parlement réclame aussi une formation des conducteurs aux premiers secours, avec une remise à niveau tous les dix ans. Il plaide pour des examens ophtalmologiques tous les dix ans, et tous les cinq ans après 65 ans. Les conducteurs d’un certain âge devraient, de plus, faire l’objet d’un examen médical obligatoire.

Le Dr Michèle Muhlmann-Weill, présidente du Comité francophone de médecine du trafic (Automobile-Club médical de France), se félicite de l’encouragement apporté par ce texte à la formation aux premiers secours, au moment où l’ACMF s’apprête à valider un programme de ce type. En revanche, elle souligne qu’aucune étude ne démontre l’intérêt des examens médicaux chez les personnes âgées pour la sécurité routière, sans même parler du problème de leur faisabilité.

DENIS DURAND DE BOUSINGEN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9016