Salles de consommation de drogues : l’Académie de médecine n’en veut toujours pas

Publié le 06/02/2013
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Crédit photo : DR

Après l’accord de principe de Matignon pour expérimenter cette année sur Paris une salle de consommation de drogues à moindre risque, l’Académie nationale de médecine « réitère son opposition au projet ».

Dans un communiqué, elle craint qu’un tel dispositif puisse se faire « au détriment des actions déjà entreprises et du soutien aux associations de bénévoles œuvrant contre la toxicomanie ». Dans une communication publiée en janvier dernier, le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) considère que l’expérimentation de salles de consommation de drogues supervisées constitue une levée de l’interdit : « On cautionne l’injection de produits illicites » et l’« on véhicule un message fort permissif pour les jeunes ».

Pour le CNOM, ce type de projet n’est pas sans poser de nombreuses questions : « Quelle responsabilité pour le personnel médical présent dans ces centres ? Quels soins en cas d’overdose ? Quelle conséquence pour la population environnante ? Quel coût ? »

Question de coût

Regrettant que son avis sur la question de janvier 2011 n’ait pas été entendu par les pouvoirs publics, l’Académie considère que « la mise en place expérimentale de salles d’injection contrôlée serait d’un coût élevé ».

Si le conseil de Paris a voté en décembre dernier une subvention annuelle de 38 000 euros, il faudra un financement bien plus conséquent pour faire fonctionner ce type de structure.D’après un parlementaire, « les pouvoirs publics pourraient dépenser entre 300 000 euros et 1 000 000 d’euros » pour l’installation de ce type de structure.

« La somme pourra paraître énorme, mais ramenée à une politique des addictions, elle n’est pas énorme », déclare au « Quotidien » le Dr Élisabeth Avril, responsable de ce projet pour l’association GAIA qui n’évoque pas encore publiquement de chiffres. « On a dépensé des millions d’euros dans des campagnes de prévention que l’on n’a jamais évaluées. Mais ça, ça ne pose pas de problème », glisse le Dr Avril.

 DAVID BILHAUT

Source : lequotidiendumedecin.fr