À l’âge de 15 ans, aucun des objectifs de couverture vaccinale fixés par le plan de santé publique de 2004 n’est atteint, révèle l’enquête annuelle Vaccinoscopie, lancée en 2008 par l’Institut des Mamans avec le soutien du laboratoire GlaxoSmithKline (GSK), à l’occasion de la semaine mondiale de la vaccination qui se termine le 27 avril.
Selon les derniers résultats tirés d’une enquête menée fin 2012*, 88,8 % des adolescents de 15 ans ont reçu les 2 doses recommandées de vaccination Rougeole-Oreillons-Rubéole (ROR), alors que l’objectif de la loi de santé publique est fixé à 95 %. « Cet écart peut paraître minime, mais pour une maladie aussi contagieuse que la rougeole, chaque point de couverture vaccinale compte car les conséquences peuvent être très importantes », explique le Dr Robert Cohen, pédiatre infectiologue au CHIC de Créteil, cité dans le communiqué de GSK.
« La très forte contagiosité de la rougeole impose que 95 % de la population soit immunisée par 2 doses pour empêcher la circulation du virus et ainsi éliminer la maladie », poursuit-il, avant d’ajouter que les adultes nés depuis 1980 doivent également être contrôlés.
Coqueluche : une amélioration espérée grâce au nouveau calendrier
Pour la vaccination Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite (DTP), les résultats sont du même ordre que pour le ROR : 85,7 % des adolescents sont couverts, alors que l’objectif est de 95 %.
En revanche, seulement 76,8 % des adolescents ont reçu les 5 doses contre la coqueluche. « C’est une maladie respiratoire très contagieuse que l’on peut contracter plusieurs fois dans sa vie. Elle peut être particulièrement grave chez les jeunes nourrissons, trop jeunes pour être vaccinés. Leur protection passe par la mise à jour de la vaccination de leurs proches afin d’éviter leur contamination », alerte le Pr Alain Martinot, pédiatre au pôle de l’urgence du CHU de Lille.
Le nouveau calendrier vaccinal demande désormais un rappel coquelucheux à 6 ans dans le cadre d’une vaccination combinée DTP-C, de même qu’à 25 ans, notamment dans le cadre d’un projet parental.
Hépatite B : pas de progrès depuis 2009
Un tiers des adolescents de 14-16 ans (au lieu des 75 % recommandés) a reçu un schéma complet de vaccination contre l’hépatite B, un chiffre qui n’a pas progressé depuis 2009, malgré une simplification en 2 doses pour le rattrapage des 11-15 ans. En cause, une méconnaissance de l’importance de ce vaccin par le grand public mais aussi les médecins, précise l’étude. Pourtant, 2 500 à 3 000 formes aiguës de l’infection surviendraient chaque année en France, dont 7 % chez les adolescents.
HPV : vaccination en recul !
À peine plus de 23,6 % des jeunes filles de 15 ans ont bénéficié d’une vaccination HPV complète contre le cancer du col de l’utérus, 5 ans après son introduction dans le calendrier vaccinal. Cette couverture vaccinale a même chuté de 8 points entre 2009 et 2012.
Le nouveau calendrier a avancé l’âge d’initiation de la vaccination contre le papillomavirus (HPV) chez les jeunes filles à 11 ans, et non 14 ans, pour une meilleure réponse immunitaire et pour le rendre plus acceptable.
Enfin, l’enquête rappelle (les premiers résultats étaient parus début mars) qu’à peine plus d’un adolescent sur 4 est vacciné contre le méningocoque C, ce qui compromet l’effet indirect de cette vaccination introduite mi 2009 dans le calendrier vaccinal.
*L’édition 2012 de Vaccinoscopie s’est déroulée entre le 15 septembre et le 22 novembre 2012. Quelque 2 250 mères d’adolescents de 14 à 16 ans (750 mères pour chaque année) ont été recrutées par internet via le panel de l’Institut des mamans pour répondre à un e-questionnaire.
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