Dans un avis adopté en décembre dernier et qui vient d’être publié sur son site, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande désormais la levée de l’interdiction des soins de corps, dits de thanatopraxie, pour les personnes décédées des pathologies suivantes : infections par le VIH et les virus de l’hépatite B ou C.
Les associations le réclamaient, de même que le Conseil national du sida (CNS) qui renouvelait en janvier 2012 son précédent avis rappelant qu’une telle interdiction, fondée sur un avis du HCSP de 2009, « offrait une sécurité illusoire aux personnels des opérations funéraires fortement exposés ».
Des locaux dédiés
L’avis du HCSP marque une évolution déjà saluée par le CNS en janvier dernier. Le HCSP assorti cette levée de l’interdiction d’un certain nombre de conditions. Tout d’abord, les thanatopracteurs devront être « correctement formés à l’hygiène et à la sécurité » ; ils devront respecter « les précautions standard », pour tout défunt.
Le HCSP recommande enfin que « tous les soins de thanatopraxie, indépendamment du statut sérologique du défunt, soient réalisés exclusivement dans des locaux spécifiques et adaptés ». Les actes devront être réalisés dans des locaux dédiés, avec une ventilation et une architecture des locaux adaptées et une gestion des déchets, ce « qui exclut, entre autres lieux, le domicile des personnes décédées et certaines maisons de retraite », précise le HCSP.
Informer les familles
Parmi ses autres recommandations, le Haut Conseil insiste sur l’information des familles sur les soins proposés, la vaccination systématique contre le virus de l’hépatite B de tous les thanatopracteurs, leur suivi médical, qu’ils soient salariés ou indépendants. Le HCSP recommande aussi la recherche d’un produit de substitution non cancérogène pour le formaldéhyde (des études ont rapporté des excès significatifs de leucémie chez les thanatopracteurs, de même que des excès de lymphomes malins non hodgkiniens, de cancer du colon ou de la prostate).
Selon le HCSP, la pratique de soins de conservation est en augmentation et représente 200 000 actes environ par an en France. Ils sont réalisés par environ 1 000 thanatopracteurs en exercice, dont près de la moitié sont des indépendants, ne bénéficiant donc pas d’un suivi en médecine du travail. Il n’existe toutefois pas de statistique nationale fiable sur le nombre de thanatopracteurs et le nombre réel d’actes réalisés, admet-il. Les soins de thanatopraxie ont pour but de suspendre pour une durée de deux à trois semaines, à température ambiante, le processus de décomposition, offrant ainsi la possibilité de retarder une inhumation.
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