Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a détaillé les mesures du cinquième plan national de développement des soins palliatifs et d'accompagnement de la fin de vie, ce 22 septembre, à l'occasion du congrès de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (Sfap). Ce cinquième plan, qui devait être dévoilé initialement en avril, est très attendu des acteurs du secteur depuis la fin du précédent (2015-2018) qui a failli à développer l'offre à domicile et à réduire les inégalités d'accès (selon l'IGAS).
« Si l'offre de soins palliatifs a augmenté, des disparités persistent », a reconnu le ministre dans un discours transmis à l'AFP. « Il est inacceptable que des territoires soient fragilisés pour des raisons d'éloignement des structures de soins, de manque de professionnels formés en soins palliatifs ou faute d’équipes pouvant se déplacer au domicile ou assurer la permanence et la continuité des soins », a-t-il estimé.
Des unités de soins palliatifs dans tous les départements
L'une des priorités du plan, copiloté par les Drs Olivier Mermet, ancien président de la SFAP, et Bruno Richard, chef du service des soins palliatifs au CHU de Montpellier, est donc de garantir « une présence efficace et organisée partout où cela est nécessaire ». Concrètement, il s'agit de doter d'unités de soins palliatifs (USP) les 26 départements qui en manquent, au rythme de neuf par an d'ici à 2024. Pour rappel, la France compte aujourd'hui 164 USP (contre 139 en 2015).
Le plan doit aussi permettre de renforcer les 428 équipes mobiles de soins palliatifs qui se déplacent dans les hôpitaux, mais aussi de plus en plus dans les Ehpad ou à domicile. Il s'agira aussi de combler les carences dans les six régions où n'existent pas d'équipes mobiles de soins palliatifs pédiatriques.
Pour y parvenir, le gouvernement a prévu d'engager 171 millions d'euros sur la période 2021-2024 dont 59 millions pour des mesures nouvelles. Dès 2022, 16 millions d'euros seront inscrits dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour le secteur, soit plus que les 5 millions déjà débloqués en 2021 pour renforcer les équipes mobiles de soins palliatifs, a souligné Olivier Véran.
Midazolam en ville dès la fin de l'année
Il a par ailleurs confirmé que le midazolam, benzodiazépine utilisée pour la sédation, serait rendu accessible à la médecine de ville dès la fin de l'année - un engagement de sa prédecesseure Agnès Buzyn, mais qui n'a jamais été concrétisé, en raison, notamment, d’une polémique lors du premier confinement. « Cette ouverture passe nécessairement par l’accompagnement des professionnels de premier recours, et notamment des médecins traitants et des infirmiers qui ne doivent pas rester sans appui quand ils accompagnent leurs patients », a assuré Olivier Véran. Ceux-ci disposent d’ores et déjà des recommandations de la Haute Autorité de santé.
Le plan vise en outre à développer une filière universitaire de médecine palliative, alors que 350 médecins seraient nécessaires pour combler les départs à la retraite.
Pas un mot en revanche du ministre sur l'euthanasie (ni même sur les situations exceptionnelles qui pourraient la requérir, à l'étude par le comité consultation national d'éthique). Dans la lignée de la SFAP, Olivier Véran a plaidé pour la mise en œuvre sur le terrain des dispositifs déjà existants et de la loi Leonetti-Claeys de 2016, afin de répondre sereinement aux « questions qui apparaissent légitimes pour certains et inquiétantes pour d’autres ».
C. G. avec AFP
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