LE GOUVERNEMENT devrait confirmer aujourd’hui ses nouvelles prévisions en terme de croissance économique pour l’année 2009, à l’occasion de la présentation en Conseil des ministres du collectif budgétaire (rectifiant la Loi de finances votée fin 2008 par le Parlement). Lundi déjà, Bercy a admis que le gouvernement s’attendait maintenant à une récession de « -1,5 % du PIB » (produit intérieur brut) cette année, avec « plus de 300 000 destructions d’emplois » à la clé. En marge d’une visite dans une entreprise en Haute-Saône, Christine Lagarde a soutenu que cette dernière estimation était malgré tout « beaucoup mieux » que les sombres prévisions formulées à l’extérieur de l’Hexagone : la ministre de l’Économie a ainsi rappelé que « la Commission européenne prévoyait pour la France une baisse de 1,8 % (du PIB), le FMI une baisse de 1,9 % ». L’entourage de la ministre de l’Économie a aussi précisé qu’une embellie était prévisible en 2010 grâce à un possible redressement de la croissance « comprise entre + 0,5 % et + 1 % ».
Auparavant, le gouvernement avait fondé son budget 2009 sur une faible croissance économique, estimée entre + 0,2 et + 0,5 % du PIB. Depuis la chute brutale du PIB de 1,2 % au quatrième trimestre 2008, il s’était résolu à tabler sur une récession d’ « au moins 1 % » du produit intérieur brut en 2009.
La récession et l’explosion du chômage ne manqueront pas d’accroître les déficits des organismes sociaux, du fait du net fléchissement de leurs recettes (cotisations, CSG, taxes) assises sur la masse salariale et les revenus financiers. Déjà tancée par la Commission européenne en la matière, la France s’apprête à adresser à Bruxelles dans les prochains jours son nouveau scénario économique qui implique un déficit public proche de 5,5 % du PIB en 2009 (en incluant un déficit budgétaire de plus de 100 milliards d’euros, les déficits de la Sécurité sociale et des collectivités territoriales), soit un montant bien supérieur au plafond de 3 % imposé par le Pacte de stabilité européen.
Ses prestations ont beau avoir la réputation d’amortisseurs de crise, la Sécurité sociale va bien sûr voir ses comptes très fragilisés par la récession annoncée. Dans son dernier rapport de septembre 2008, la Commission des comptes de la Sécurité sociale rappelait que chaque point de croissance perdu grevait le déficit du régime général de près de 2 milliards d’euros, dont environ 900 millions d’euros impactés sur la seule branche maladie. Or, à la mi-février, Éric Wrth, ministre du Budget et des Comptes publics, évaluait déjà le déficit de la Sécurité sociale à près de 15 milliards d’euros en 2009, toutes branches confondues...
Bilan 2024
Obésité : un parcours de soins clarifié, la surveillance de la chirurgie renforcée
Trop peu de généralistes initient le traitement contre l’hépatite C
Médicament : l’ANSM expérimentera les notices numériques en ville et à l’hôpital dès octobre 2025
Cancer de la prostate : la technique Hifu assoit son intérêt