Pionnière, en 2012, du concept de « sport santé sur ordonnance », Strasbourg est désormais à la tête d’un réseau d’une centaine de villes qui, comme elle, entendent promouvoir l’exercice physique, préventif et curatif, par une collaboration entre les médecins et les structures sportives.
Depuis trois ans maintenant, 180 médecins généralistes strasbourgeois peuvent prescrire à leurs patients de la natation, du vélo, de la marche ou de l’aviron, qu’ils pratiqueront en fonction de leur état, sous contrôle d’éducateurs sportifs agréés.
Un millier de patients concernés
Les accès aux infrastructures et les équipements peuvent être payés aux patients à travers ces prescriptions, qui concernent un millier de patients. La ville, l’Agence régionale de la santé et quelques autres partenaires financent le dispositif à hauteur de 250 000 euros par an. Pour le Dr Alexandre Feltz, adjoint au maire chargé de la santé et principal promoteur de l’expérience, le sport santé permet non seulement à des patients d’améliorer leur santé en refaisant de l’exercice, mais aussi à des personnes non malades mais trop sédentaires, et notamment obèses, de se remettre à bouger, sous le contrôle de professionnels bien formés. Selon lui, la formule a d’autant plus d’avenir que la vie contemporaine limite chaque jour un peu plus les mouvements corporels, que ce soit au niveau des déplacements, du travail ou même des tâches ménagères.
En organisant, les 14 et 15 octobre, les premières assises européennes du sport santé sur ordonnance, Strasbourg a favorisé un large échange d’expériences sur ces pratiques, en réunissant non seulement la vingtaine de villes déjà engagées dans de tels projets comme, entre autres, Nancy, Salon-de-Provence, Biarritz ou Chambéry, mais en stimulant aussi l’adhésion de nouvelles collectivités à ces dispositifs. Paris, Marseille, Nice et Bordeaux, pour ne citer que les plus grandes, souhaitent se lancer à leur tour dans ces programmes.
En débat dans la future loi de santé
Dans l’immédiat, l’une des premières priorités du réseau sera d’inscrire le « sport santé sur ordonnance » dans la future loi de santé : un amendement dans ce sens avait été adopté en première lecture de la loi, mais vient d’être rejeté par le Sénat. Les promoteurs du sport santé appellent tous leurs partisans à se mobiliser pour que l’Assemblée nationale le réintroduise en seconde lecture. À côté des méthodes de promotion et de prescription du sport santé, la rencontre s’est penchée sur ses techniques… et sur son financement. Actuellement, ce sont essentiellement les villes et les ARS qui paient ces dispositifs mais, souligne le Dr Feltz, « les mutuelles s’y intéressent et nous pensons, de plus, que la Sécurité sociale y a toute sa place ». Même s’il reste difficile d’évaluer précisément les bénéfices du sport santé sur ordonnance en terme de réduction des coûts, le simple fait de perdre du poids et de faire de l’exercice a des répercussions évidentes sur la santé des participants, comme le montrent toutes études.
Au-delà du sport santé, la ville de Strasbourg se mobilise d’ailleurs tous azimuts pour favoriser l’alimentation saine et le mouvement : elle vient de lancer une campagne sur l’importance du petit déjeuner bien équilibré et a, très symboliquement, supprimé les escalators qui, jusqu’à ces derniers jours, permettaient d’accéder au hall d’accueil de la mairie. En dehors bien évidemment des personnes handicapées, le public est désormais invité à prendre les escaliers.
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