Le suicide avec presque 11 000 décès chaque année et 220 000 tentatives demeure un problème de santé publique en France. Ce n’est toutefois pas une fatalité, souligne le Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui appelle à « amplifier » la prévention, dans un projet d’avis débattu aujourd’hui en séance plénière.
Des moyens humains
Ce projet d’avis, intitulé « Le suicide : plaidoyer pour une prévention active », propose notamment de créer un observatoire national des suicides, une structure légère, afin de contribuer à un meilleur ciblage des actions de prévention. En un quart de siècle, le nombre de morts par suicide a baissé de 20 % en France, et de 50 % chez les adolescents, relève le CESE. Néanmoins, le taux de décès par suicide en France, de 14,7 pour 100 000 habitants en 2010, reste élevé au regard de la moyenne européenne (10,2 pour 100 000 habitants). Pour le rapporteur du projet d’avis, Didier Bernus, « il est nécessaire d’attribuer des moyens humains et financiers permettant la mise en œuvre effective des politiques de prévention ».
Le CESE s’inquiète d’ailleurs de « la raréfaction préoccupante des structures d’accueil et de prévention du suicide qui sont passées, à titre d’exemple en Île-de-France, d’une dizaine il y a quelques années à quatre aujourd’hui ». Il préconise également d’articuler plus étroitement le Programme national d’actions contre le suicide et le Plan psychiatrie et santé mentale, de promouvoir les dispositifs d’alerte pour prévenir le passage à l’acte. Il recommande de s’assurer d’un accès aux professionnels avant et après la crise suicidaire et de favoriser le travail en réseau entre professionnels de santé et associations.
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