Le prix des cigarettes augmente ce lundi 15 juillet de 20 centimes. Le paquet le moins cher coûte désormais 6,30 euros, et le plus vendu 6,80 euros. Le prix du tabac à rouler grimpe de 40 centimes.
Cette augmentation de la fiscalité de 5 % était prévue dès la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2013 et a été appliquée le 1er juillet. Mais le prix des cigarettes semble avoir été l’objet de multiples négociations. Il dépend en effet de la décision des cigarettiers de répercuter ou non le montant du prélèvement des taxes sur leurs prix de vente, pour conserver leurs marges. Il est in fine homologué par Bercy.
Mi-juin, la ministre de la Santé avait annoncé sur la chaîne iTélé « une hausse de 30 à 40 centimes selon le prix de base du paquet » en juillet, contredisant ainsi l’éventualité d’une hausse en deux temps (20 centimes en juillet et 20 centimes en octobre).
Mais le ministre du Budget Bernard Cazeneuve a tranché en faveur de la version a minima. « La précédente hausse des prix, de 40 centimes en novembre 2012, a eu un effet dissuasif avéré sur la consommation. Les ventes de cigarettes ont baissé de près de 9 % au premier semestre 2013, par comparaison avec le premier semestre 2012 », argumente-t-il.
« La nouvelle augmentation des prix de juillet 2013 aboutit à une progression marquée des prix, d’environ 10 % en moins d’un an. Le niveau des prix du tabac en France, le plus élevé de l’Europe continentale, est le reflet de l’action du gouvernement pour modérer la consommation de tabac », fait-il valoir.
Mécontentement général
L’association Alliance contre le tabac, présidée par Yves Bur, dénonce une « reculade inacceptable » : « Cette augmentation d’à peine 3 % sera une fois de plus sans effet sur le comportement des fumeurs. » Les opposants au tabac rappellent que seule une augmentation significative en une fois du prix du tabac peut infléchir les comportements. La semaine dernière encore, le Pr Reynaud, chef du département de psychiatrie et d’addictologie à l’hôpital universitaire Paul-Brousse (Villejuif), affirmait à l’Assemblée nationale qu’« il est prouvé que lorsqu’on augmente le prix du tabac de 10 ou 15 % comme en 2007, et non seulement de 1 %, on fait diminuer la consommation, même si cela pose d’autres questions comme le trafic ».
Les buralistes ont décrété de leur côté une grève administrative à partir d’aujourd’hui, consistant à refuser l’envoi à l’administration des déclarations de stocks qu’ils doivent remplir à chaque changement de prix. Ils sont aussi incités à apposer une affiche destinée à interpeller leurs clients sur la décomposition du prix des cigarettes, qui fait la part belle à l’État.
La confédération des buralistes craint de nouvelles hausses à l’automne ou en janvier prochain et s’inquiète du rapport Queyranne sur les aides publiques aux entreprises, qui doit être rendu mercredi. Elle conditionne la levée de la grève à la prise de position du gouvernement sur ce rapport, et demande un plan de lutte contre le marché parallèle. Quelque 20 % des cigarettes fumées en France seraient achetées à l’étranger.
« Les buralistes ont déjà fait évoluer leur métier au cours des années passées, grâce d’ailleurs au soutien de l’État. Ils font partie de notre paysage. Mais l’exigence de santé publique m’amène à être très déterminée quant à la diminution de la consommation de tabac », leur a répondu sur iTélé Marisol Touraine.
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