Les officines pourraient bientôt perdre leur monopole sur la vente des tests de grossesse, déjà délivrés sans ordonnance. C'est l'objet d'un amendement introduit dans le projet de loi relatif à la consommation débattu cette semaine au Sénat, et qui prévoit également la libéralisation de la distribution des lentilles. Le gouvernement y est favorable.
Benoît Hamon, ministre délégué à la Consommation, l'a rappelé hier, mardi, à l'antenne de RMC : « Si les tarifs sont libres, on pourra faire baisser les prix. Nous allons donc permettre la vente de ces produits dans les grandes surfaces. »
Approbation de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes. Dans un billet publié ce mercredi sur son blog, la porte-parole du gouvernement écrit que la vente libre des tests de grossesse constitue une « avancée pour notre santé publique » et permettra « un accès plus aisé à ces produits médicaux ».
« J’ai souhaité que cette mesure soit accompagnée de la diffusion dans les notices et sur les boîtes de messages d’information pour les femmes enceintes, » écrit la ministre, qui précise que la nécessité de consulter un médecin en cas de test positif sera rappelé.
Sur France Inter (journal de 8h), Marie-Pierre Martinet, secrétaire général du planning familial, a elle aussi défendu la mesure.
Source : France Inter
Les pharmaciens contre le lobby de la grande distribution
Les pharmaciens, eux, sont vent debout contre ce projet. Sur France Inter, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques français, Philippe Gaertner, s'est justifié. « Le ministre a oublié de regarder certains cas où ce test fait suite à un rapport non protégé », explique-t-il en rappelant que le pharmacien est à même de conseiller les jeunes femmes notamment sur l'existence de la pilule du lendemain. « Ça, dans un rayon de supermarché, ce n'est pas envisageable », avance P. Gaertner. Rappelons que les tests de grossesse sont distribués par les pharmacies sans ordonnance. Les tests sanguins B-hCG, prescrit par un médecin, sont eux remboursés par la sécurité sociale.
Source : France Inter
Toujours sur France Inter, son confrère Gilles Bonnefond, président de l'USPO (Union des syndicats des pharmaciens d'officines) ne prend pas de gants pour dénoncer cette mesure voulue par le gouvernement : « Je ne savais pas que c'était le lobby de la grande distribution qui organisait aujourd'hui le système de santé en France […] Ce qui les intéresse, c'est de faire plus de chiffre d'affaires. » La ministre de la Santé, Marisol Touraine, ne s'est pas encore invitée dans le débat.
Source : France Inter
Cet texte proposé par Patricia Schillinger, sénatrice PS du Haut-Rhin, aide-soignante de formation, sera débattu par les sénateurs cette semaine dans le cadre de l'examen du projet de loi relatif à la consommation.
« Le présent amendement permet de soumettre à la libre concurrence les solutions d’entretien ou d’application des lentilles oculaires de contact d’une part et les autotests de grossesse et d’ovulation d’autre part.
Leur régime est harmonisé par le droit communautaire en qualités respectives de dispositifs médicaux et de dispositifs médicaux de diagnostic in vitro . Ce système garantit un niveau élevé de sécurité et de fiabilité de ces produits conçus pour une utilisation par le grand public. Il permet la délivrance d’une information homogène aux utilisateurs, via une notice devant être aisément comprise et appliquée par les utilisateurs potentiels. La protection de la Santé Publique ne justifie donc plus le monopole de distribution de ces produits non médicamenteux, lesquels sont d’ailleurs en vente libre chez tous nos voisins de l’Union européenne.
Une étude " UFC /Que Choisir" d’avril 2013 dénonce les niveaux de marge des opticiens lunetiers. L’ouverture du marché engendrera des offres à des prix nettement inférieurs (30 à 40 % inférieurs aux prix pratiqués en officine et chez les opticiens pour les produits d’entretien des lentilles, selon une enquête de la DGCCRF ), et ce pour un niveau de qualité et de sécurité rigoureusement identique. Cette réforme a d’ailleurs été sollicitée à plusieurs reprises par le Conseil national de la consommation (en 1991 et en 2005).
La libéralisation de ces produits constitue un levier de croissance important et trouve sa pleine cohérence dans le présent projet de loi, dont l’objectif est le pouvoir d’achat, alors que celui-ci est à un niveau historiquement bas. »
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité