Intervenants auprès d’auteurs de violences sexuelles

À Toulouse, un centre de ressources

Publié le 02/03/2011
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DE NOTRE CORRESPONDANTE

AMÉLIORER la prise en charge des auteurs de violence sexuelle, échanger sur les pratiques entre professionnels, développer un réseau transversal impliquant soignants, juristes, travailleurs sociaux, intervenants du milieu associatif, favoriser la recherche… Voilà les objectifs du CRIAVS (Centre de ressources pour les intervenants auprès d’auteurs de violences sexuelles), qui fonctionne depuis quelques mois à Toulouse.

« Les premiers CRIAVS ont vu le jour dès 2006 à Lyon, Lille, Paris et Rouen, et la préconisation pour de tels dispositifs datait du SROS* de 2001 », explique le psychiatre Walter Albardier qui dirige le centre toulousain. Ce spécialiste, qui exerce par ailleurs au service médico-psychologique régional du centre de détention de Muret, (l’un des 22 centres en France, qui compte 35 % d’agresseurs sexuels parmi sa population), explique : « L’objectif des CRIAVS est vraiment de sortir des prises en charge en tête à tête, de confronter les pratiques et les expertises par le biais de réseaux pluridisciplinaires. »

La région, en effet, ne compte pas de centre spécialisé de soins des agresseurs. Dans ses missions, le CRIAVS, rattaché à l’hôpital Gérard Marchant et qui dispose d’un budget de fonctionnement pérenne de 320 000 euros/an, intervient donc aussi en soutien des équipes de soin dans les hôpitaux et cliniques de la région. « Nous intervenons auprès d’équipes soignantes qui le souhaitent, pour des cas concrets ; car ils sont très souvent en demande d’outils et de conseils », indique le psychiatre

En amont, les spécialistes du CRIAVS font des sessions de formations auprès des élèves infirmiers (dans les IFSI), des internes de la faculté de médecine de Toulouse et de la formation continue.

Enfin, dans ses locaux, le centre de ressources organise régulièrement des colloques ouverts au public et des journées interprofessionnelles de réflexion sur des thèmes spécifiques, comme la rechute ou la récidive. « L’objectif de ces journées, c’est de comprendre ce que représente chacun de ces champs dans nos différentes professions. Cela nous aide ensuite à redéfinir la place de chacun », explique le Dr Albardier. Les premiers jeudis de chaque mois sont, par ailleurs, consacrés à des études de cas cliniques à l’attention des psychologues et des infirmières. Au programme : échanges de pratique et partage des compétences. En 2010-2011, le CRIAVS a organisé des colloques sur l’obligation de soins et l’inceste. Le prochain, programmé le 31 mars, sera consacré aux soins contraints.

Enfin, la newsletter, récemment mise en place, compte déjà 1500 abonnés. Preuve que les attentes en matière d’information et des formations sur ces sujets étaient réelles.

Pour toute information, ou inscription, criavs-mp@ch-marchant.fr.

* Schéma régional d’organisation sanitaire.

BÉATRICE GIRARD

Source : Le Quotidien du Médecin: 8915