Les Français et leurs médecins sont persuadés que le système de santé va péricliter dans les années à venir, au point d'être les plus pessimistes d'Europe sur l'éventualité d’une telle dégradation, indique le dernier baromètre de l'institut Odoxa* présenté ce lundi à la presse.
Près de trois quarts des Français (77 % des Français et 70 % des médecins interrogés, dont trois quarts d'hospitaliers) estiment que le système de santé et d’assurance-maladie hexagonal est « plutôt meilleur » que celui des autres pays européens. Pour autant, huit Français sur dix jugent que le système sera « plutôt moins bon qu’il ne l’est actuellement ». La peur de l'avenir est plus présente encore chez les médecins français, qui sont 86 % à se montrer pessimistes. À l'étranger, 33 % des Espagnols et 29 % des Anglais estiment au contraire que leur système de santé va s'améliorer.
La santé, oubliée des débats électoraux
Interrogés sur la place de la santé dans les débats politiques et électoraux, les trois quarts des Français pensent que ces questions sont « rarement » (68 %) ou « jamais » (8 %) abordées par les candidats aux échéances politiques.
Le sondage Odoxa montre que ce sujet est bien plus présent dans d’autres pays européens, comme en Grande-Bretagne, où 72 % des habitants estiment que cette problématique est « souvent évoquée ».
Alors que les Français sont appelés à voter au premier tour de la primaire de la droite et du centre dimanche 20 novembre, trois sondés sur quatre (76 %) estiment que la préservation du système de santé et d'assurance-maladie français « devrait être une priorité de l'action du prochain président » de la République, derrière la lutte contre le chômage ou le terrorisme (86 %) et la lutte contre l'insécurité (80 %).
La santé vient avant l'éducation des enfants de la primaire au lycée (69 %), la lutte contre l'immigration clandestine (62 %), la préservation de l'identité nationale française (51 %) et la défense de la laïcité (46 %).
Un Français sur deux (55 %) assure même que les propositions des candidats à l'élection présidentielle 2017 en matière de santé « seront susceptibles d’avoir un impact sur leur choix au moment du vote ». Moins influençables ou plus désabusés, 35 % des médecins interrogés partagent le même constat.
Comme toujours, les Français accordent enfin une grande confiance en leur médecin généraliste, placé sur un piédestal. 89 % d’entre eux disent en avoir une bonne opinion, juste derrière les infirmiers (95 %) et les pharmaciens (83 %). Huit sondés sur dix (81 %) ont également une bonne image des médecins spécialistes.
* Sondage réalisé en ligne les 26 et 27 octobre auprès d'un triple échantillon de 1 002 personnes âgées de 18 ans et plus, de 3 012 Européens et de 402 patients selon la méthode des quotas, pour Orange, la MNH, la FHF et Ramsay-Générale de santé, en partenariat avec « le Figaro Santé » et France Inter et le concours scientifique de Sciences Po.
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