D’après une enquête de l’Association santé environnement France (ASEF) menée auprès de 600 élèves de 14 à 20 ans, 75 % d’entre eux déclarent dormir avec leur téléphone allumé sous l’oreiller ou sur la table de chevet.
Sans surprise, l’usage du téléphone mobile démarre très tôt : avant 14 ans pour 75 % des jeunes et même avant 10 ans pour un tiers de ces adolescents. Ces derniers ont répondu à un questionnaire à la suite d’une campagne de sensibilisation sur les risques liés à la téléphonie mobile organisée en automne 2012 par l’ASEF dans des lycées et des centres de formation de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). S’ils sont nombreux (72 %) à avoir entendu parler des risques liés au téléphone portable, seule la moitié d’entre eux sait globalement comment se protéger : 58 % ont entendu dire qu’il ne fallait pas garder son téléphone sur soi, 44 % qu’il ne fallait pas dormir avec son appareil allumé et à peine 15 % connaissent l’intérêt de l’usage du kit main libre.
Bien que ces jeunes indiquent utiliser principalement leur téléphone pour envoyer des SMS (41 %) ou prendre des photos, des vidéos et écouter de la musique (23 %), 18 % s’en servent aussi pour... téléphoner. Et chaque jour, près de la moitié des élèves déclare téléphoner plus d’une demi-heure (29 % dépassant allégrement l’heure de conversations quotidiennes). « À la consultation, nous constatons que les ados sont de plus en plus accros à leur téléphone. Il y en a même qui vont jusqu’à envoyer des textos pendant qu’on les ausculte ! », témoigne le Dr Pierre Souvet, président de l’ASEF qui dit rassembler près de 2 500 médecins en France.
Smart phoning
« Certains parents nous disent que leurs ados dorment avec le téléphone sous l’oreiller pour ne pas rater un texto ! Nous avons voulu faire quelque chose pour les alerter sur les risques », explique-t-il. Parallèlement à la campagne de sensibilisation au sein des lycées et centres de formation (CFA) de PACA, l’association a organisé des conférences dans une douzaine d’établissements de la région. À l’issue de ces ateliers, 80 % des élèves participants se sont notamment dits prêts à utiliser un kit main libre, deux tiers ont affirmé qu’ils allaient prêcher la bonne parole autour d’eux sur les risques liés au mobile et la moitié qu’ils allaient tenter de ne plus dormir avec leur téléphone.
Pour poursuivre la sensibilisation des ados sur les dangers du mobile, l’ASEF lance son pack « smart phoning » qui rappelle les 6 conseils de l’association : utiliser un kit main libre, privilégier les SMS, ne pas le mettre dans la poche, ne pas dormir avec, faire attention au DAS et utiliser un téléphone fixe avec fil.
Le 31 janvier à l’Assemblée nationale doit être débattue une proposition de loi écologiste relative « à l’application du principe de précaution défini par la Charte de l’environnement aux risques résultant des ondes électromagnétiques » . Dans l’attente de nouvelles études impartiales sur ces risques, l’incertitude scientifique exige « d’appliquer le principe de précaution en établissant un seuil maximal de précaution sanitaire plus stricte » , soutiennent les députés dans l’exposé des motifs de leur proposition de loi.
Ce texte propose ainsi « une modification en profondeur de la législation française » incluant un panel de mesures parmi lesquels : la réalisation d’une étude d’impact impartiale sur la santé humaine et sur l’environnement lors du développement de toute nouvelle application technologique émettant des rayonnements électromagnétiques ; l’indication du niveau d’émission de champs électromagnétiques sur tous les émetteurs ; l’interdiction du Wifi dans les structures d’accueil de la petite enfance ; l’encadrement plus strict de l’implantation des antennes-relais en imposant la délivrance d’un permis de construire ; le lancement d’une campagne de prévention sanitaire sur les risques potentiels des ondes électromagnétiques...
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