La baisse de la qualité du sperme est désormais à ajouter à la liste des comorbidités associées à la consommation régulière d’alcool, selon une étude publiée dans le « BMJ Open ». Tina Kold Jensen, de l’université du Danemark du Sud, et ses collègues ont recruté 1 221 jeunes Danois alors qu’ils passaient leurs tests d’évaluation physique en vue de leur service militaire. Au cours d’un interrogatoire, les auteurs ont demandé à ces patients quelle quantité d’alcool ils avaient consommée la semaine écoulée et la semaine précédente, ainsi que le nombre de verres bus en moyenne chaque semaine de même que la fréquence de leur « biture express ».
Les jeunes Danois, gros consommateurs d’alcool
La concentration en spermatozoïdes, le décompte spermatique et le pourcentage de spermatozoïdes morphologiquement normaux étaient corrélés négativement à la consommation habituelle d’alcool. Cette association était observable à partir de 5 unités d’alcool par semaine mais était bien plus nette à partir de 25 unités par semaine, une unité correspondant à 10 g d’alcool, soit 10 cl de vin ou 25 cl de bière. La consommation médiane d’alcool était de 11 unités par semaine. Les auteurs notent que 64 % des patients de l’étude s’étaient livrés à une biture express au cours des 30 derniers jours, et que 59 % d’entre eux avouaient avoir été ivres au moins deux fois sur la même période.
Peu importe la manière, seule la quantité compte
Un homme qui consomme plus de 40 unités d’alcool par semaine a une concentration en spermatozoïdes dégradée de 33 %, comparé à un autre qui ne prend qu’une à cinq unités par semaine. Si la quantité d’alcool consommée est en cause, ce n’est pas le cas de la manière dont il est bu : la fréquence des épisodes de « biture express » n’avait en effet pas d’impact significatif sur la concentration et la qualité du sperme.
Ce n’est pas la première fois que des chercheurs essaient d’établir un lien entre consommation d’alcool et qualité du sperme. Deux études, l’une danoise sur 347 patients et l’autre américano-européenne auprès de 8 000 patients, avaient été peu concluantes. Les chercheurs n’avaient collecté des informations que sur la consommation d’alcool au cours de la semaine écoulée.
Tina Kold Jensen et al, Habitual alcohol consumption associated with reduced semen quality and changes in reproductive hormones ; a cross-sectional study among 1 221 young Danis men, BMJ Open, publication en ligne du 1er octobre 2014
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