Barack Obama avait fait de l'accès aux soins une de ses priorités. Six ans après le vote de l'Obamacare, qu'en est-il des nouveaux candidats à la présidentielle américaine, prévu le 8 novembre prochain ?
Le « Lancet » s'est penché sur les programmes santé des leaders républicains et démocrates, mettant en lumière différences et similitudes.
Pas de morts dans la rue avec Trump
Grand favori du parti Républicain, Donald Trump a concocté un plan d'action en sept points et trois pages, révèle l'article de la revue scientifique (enregistrement requis). « Nous aurons un système de santé. Je ne permettrai pas aux Américains de mourir sur les trottoirs et dans les rues de notre pays si je suis président », a-t-il déclaré en février avec son emphase habituelle.
Donald Trump veut sans surprise abroger la réforme du système de santé portée par le président en poste. Il compte fermer la bourse en ligne (plateforme d'adhésion) aux assurances de santé instaurée par l'administration Obama et en finir avec l'obligation d'achat réclamée à tous les Américains. À l’inverse, il conservera le dispositif qui interdit aux compagnies d'assurances de refuser de couvrir une personne à cause de sa pathologie.
Enfin, le candidat républicain veut permettre aux Américains d'importer des médicaments meilleur marché. Bernie Sanders et Hillary Clinton, ses deux adversaires démocrates, partagent cette opinion. Et c'est bien la seule.
Sanders veut une Sécu à la française
Placée à gauche sur l'échiquier politique, Bernie Sanders privilégie un régime de couverture universelle « à un moindre coût ». Il souhaite aller plus loin que l'Obamacare en remplaçant le secteur assurantiel par un système national de payeur unique à la française. « La Grande-Bretagne, la France et le Canada ont réussi à mettre en place un système de santé ou tout le monde bénéficie d'une sécurité sociale comme d'un droit avec des dépenses de santé par tête inférieures aux nôtres », a-t-il récemment argumenté. Près de 30 millions d'Américains sont toujours dépourvus de couverture médicale.
Si Hillary Clinton partage le désir de Bernie Sanders d'élargir la protection sociale à tous les Américains, elle estime qu'« améliorer » le système de santé actuel vaut mieux que « tout recommencer », comme le souhaite le sénateur.
Clinton veut plafonner le coût des médicaments
Conseillère santé de son époux, secrétaire d'État de Barack Obama, Hillary Clinton souhaite plafonner à 250 dollars (225 euros) par mois le coût des médicaments sur ordonnance pour les patients, afin de mettre un terme aux profits jugés excessifs des laboratoires pharmaceutiques. Interdire à ces derniers de déduire leurs dépenses de marketing et de publicité permettrait également de faire des économies.
À huit mois de la présidentielle, le « Lancet » rappelle que les attentes des Américains divergent selon leur opinion politique. Tandis que la santé est primordiale pour les électeurs démocrates, les votants républicains s'intéressent plus à l'économie et au terrorisme. D'ici à novembre, les priorités des électeurs pourraient facilement changer, conclut la revue.
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