Le retour des personnels hospitaliers non vaccinés contre le Covid-19 n’aura pas lieu. Mais la question a enflammé l’hémicycle ce jeudi 24 novembre au soir. Les députés devaient se prononcer sur cette mesure figurant dans une proposition de loi de La France insoumise (LFI) dans le cadre de sa niche parlementaire. Le vote n’a finalement pas eu lieu, les débats ayant été interrompus à minuit.
Mais la séance a donné lieu à des échanges musclés entre élus, les oppositions fustigeant les « manœuvres » du camp présidentiel pour empêcher la tenue de ce vote sensible, en particulier pour les territoires ultramarins.
« Tu vas la fermer ! », s’est ainsi exclamé le député ex-LREM de Guadeloupe, Olivier Serva (groupe LIOT), à l'adresse de députés Renaissance qui l'interpellaient pendant son intervention, alors qu’il dénonçait les techniques employées pour ralentir les débats.
"Tu vas la fermer", lance @olivier_serva dans l'hémicycle alors qu'il dénonçait "quelques réglementations obstructives" de la part de la majorité, provoquant une nouvelle suspension de séance. #DirectAN #Covid pic.twitter.com/DPgPR55j5O
— LCP (@LCP) November 24, 2022
À coups de demandes de suspensions de séances, de rappels aux règlements et de dépôts d'amendements en rafale, le camp présidentiel avait en effet compromis la tenue d'un vote sur le texte en discussion, que les oppositions semblaient en mesure de pouvoir faire adopter, contre l'avis du gouvernement.
Macron monte au créneau et tance les soignants non-vaccinés
« Vous devriez avoir honte ! », a également lâché à l'adresse des macronistes Olivier Marleix, le chef de file du groupe LR, dont des députés sont favorables au texte de LFI, tout comme le groupe RN. Lors des suspensions de séance, des éclats de voix entre députés étaient audibles dans les couloirs de l'Assemblée. « Les ultra-marins se sentent humiliés, méprisés par le gouvernement et les députés de la majorité présidentielle », a expliqué un membre de la Nupes, indiquant avoir assisté à des échanges « très tendus ».
« Il se fait tard et les esprits s'échauffent », a lancé la présidente de la séance Naïma Moutchou (Horizons). « Je demande d'éviter les provocations, qui entraînent des réponses, et à cette heure tardive, elles arrivent plus vite. »
Le débat sur la réintégration des soignants non vaccinés est loin d’être clos. Ce vendredi, Emmanuel Macron est lui-même revenu sur cette question lors d'un déplacement à Dijon. « Si les scientifiques (...) nous disent que c'est souhaitable d'un point de vue scientifique de réintégrer ces soignants, il faut que le gouvernement le fasse », a déclaré le chef de l'État. « Ce n'est pas un choix politique », a-t-il ajouté, tançant « des soignants qui considèrent que cela n'est pas un devoir déontologique de se vacciner ».
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