Pour la 14e édition de la Journée du sommeil qui a lieu ce 28 mars dans 40 villes de France, l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) alerte sur la qualité du lien entre sommeil et transports. Selon la récente enquête INSV/MGEN « Sommeil et transports », les actifs français dorment en moyenne 6 h 55 par nuit en semaine, ce qui constitue une moyenne basse en regard des recommandations médicales.
Parmi eux, 36 % dorment moins de 6 heures, soit « bien en deçà du temps de sommeil recommandé pour éviter les troubles de santé », comme le rappelle le Pr Damien Léger, président de l’INSV et responsable du centre du sommeil à l’Hôtel-Dieu. De fait, cette population creuse une dette sévère de sommeil et entre dans un engrenage fait de somnolence, manque de vigilance et risque d’accident.
La moyenne relevée de 8 h 02 de sommeil le week-end, soit un différentiel d’une heure par rapport à la semaine, est pour le Dr Joëlle Adrien, directeur de recherche à l’Inserm et présidente du conseil scientifique de l’INSV, « un bon reflet de la dette de sommeil » accumulée. La pratique récurrente de la sieste conforte d’ailleurs ce diagnostic de privation : un tiers des actifs effectue au moins une sieste par semaine, d’une durée moyenne de 47 minutes et constitue la même population que ceux qui se plaignent le plus fréquemment de somnolence.
Des troubles du sommeil très peu traités
Si les trois quarts des actifs se couchent avant 23 heures, plus des deux tiers se réveillent au moins une fois pendant la nuit, soit en moyenne près de deux fois par nuit pour une durée moyenne de 28 minutes. En tête des pathologies du sommeil, les insomnies et les troubles du rythme du sommeil présentent des taux respectifs de 19 et 16 %. Des chiffres directement liés à ceux qui recensent 21 % d’actifs somnolents et 6 % de très somnolents durant la journée.
L’enquête met également en évidence le peu de prise en charge thérapeutique de ces troubles. En pratique, seuls 13 % des actifs souffrant d’un dysfonctionnement du sommeil se traitent. Le Pr Léger reconnaît « une impasse de la prise en charge » sur ce volet, qu’il explique en partie par « des traitements médicamenteux insuffisants ou qui ont mauvaise réputation ». Entre eux et les approches non médicamenteuses, « les généralistes sont dans l’inconnue pour conseiller des thérapies qui s’avèrent longues et coûteuses ».
Une somnolence excessive au volant
Près de 8 actifs sur 10 conduisent un véhicule pour se rendre sur leur lieu de travail. Si 70 % d’entre eux jugent ces trajets agréables, le fait qu’ils aient perdu en 15 ans l’équivalent d’une nuit de sommeil chaque année a des conséquences évidentes sur leur sécurité et celle des autres. Ainsi, plus de 10 % des actifs qui conduisent pour aller au travail déclarent avoir déjà somnolé au volant au point d’avoir eu des difficultés pour conduire, voire d’être obligés de s’arrêter.
Plus grave encore, 17 % d’entre eux avouent avoir somnolé au moins une fois par mois et 9 % se sont endormis au moins une fois au volant dans l’année. Heureusement, une large majorité (93 %) s’est réveillée à temps. Les résultats montrent enfin que les 18-24 ans constituent une population particulièrement à risque, comme l’explique le Pr Pierre Philip, responsable de la plateforme neuro-psycho-pharmacologique au CHU de Bordeaux : « Les jeunes manquent plus de sommeil et leur physiologie les rend plus vulnérables. »
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